“Il existe déjà de nombreuses adaptations de cette pièce classique en anglais, mais on voulait écrire une nouvelle version très moderne avec un langage direct mais qui garde l’esprit de Marivaux”, confie Quentin Beroud. Le Français, en association avec Jack Gamble, son co-adaptateur et metteur en scène, propose en effet à partir du 14 juillet une nouvelle version de la comédie romantique de Pierre de Marivaux, “Le jeu de l’amour et du hasard” (The Game of Love and Chance, en anglais). C’est à l’Arcola Outside, un espace extérieur du théâtre Arcola conçu spécialement pour la période estivale, que la pièce sera jouée jusqu’au 7 août prochain.
Dans la version originale de Marivaux, le père de Silvia (M. Orgon) souhaite que sa fille épouse le fils d’un de ses vieux amis. Mais Silvia, peu disposée à se marier, obtient de son père l’autorisation d’observer, sous le déguisement de sa servante (Lisette), le jeune homme à qui sa famille la destine (Dorante), ignorant que ce dernier a eu la même idée qu’elle. Une histoire, qui a immédiatement plu à Quentin Beroud quand il l’a lue la première fois lors du début confinement de mars 2020. “Plusieurs choses nous ont frappés, à Jack et moi, quand on a l’a lu : la générosité du patriarche, M. Orgon, qui laisse à sa fille le choix de décider de son futur, mais aussi la vivacité des rôles féminins, et bien sûr les blagues, toujours aussi drôles 300 ans plus tard”, explique-t-il, avant d’ajouter, “quand on fait une adaptation moderne, on veut alimenter et extraire l’esprit de l’original, plutôt que tout remplacer. On a tout de suite su que cette pièce nous offrait des possibilités magiques”.
Pour apporter de la modernité, Quentin Beroud et Jack Gamble ont alors décidé de transformer la famille bourgeoise de la version originale en membres de la famille royale britannique. Donc Silvia Orgon devient “Lady Sylvia Orgon”, 58ème en ordre de succession au trône. “Ça nous permettait de garder la pression liée à un mariage public dans la haute société mais dans un contexte moderne, dynamique, et comique”, analyse Quentin Beroud.
Il aura fallu un an aux deux associés pour travailler sur la traduction du texte et son adaptation. “La production, elle, a été montée assez vite”, poursuit le Français, qui se dit heureux du casting. “Nous avons trouvé six acteurs extraordinaires qui ont tous un “timing” comique impeccable, nécessaire quand on joue une comédie. Car contrairement à ce que l’on pourrait croire, les comédies prennent plus de temps a répéter parce qu’il y a non seulement les gestes et émotions à travailler, mais aussi le “timing” des gags et des blagues qui doivent être préparés à la seconde près, et répétés comme une chorégraphie. Ça aide beaucoup quand on n’a que trois semaines de répétitions !”.