“Nous allons reprendre le contrôle de nos frontières”, a assuré le Premier ministre britannique, avant de souligner que “depuis l’arrivée au pouvoir de ce gouvernement, les demandes de visa ont diminué de près de 40 %”. Keir Starmer dévoilait lundi 12 mai son plan pour faire baisser l’immigration sur le sol britannique, en estimant qu’il était “temps d’aller plus loin et plus vite”.
Faire baisser le net migratoire annuel et mettre fin aux abus
“L’immigration fait partie intégrante de (notre) histoire nationale et constitue un élément essentiel d’une économie forte. Mais si les gens souhaitent venir en Grande-Bretagne pour y commencer une nouvelle vie, ils doivent apporter leur contribution, apprendre notre langue et s’intégrer. Et si les employeurs souhaitent faire venir des travailleurs étrangers, ils doivent également investir dans les compétences des travailleurs déjà présents en Grande-Bretagne”.
Dans son livre blanc sur l’immigration, révélé le 12 mai, le gouvernement expliquait ainsi que “le système d’immigration a perdu de son efficacité”, avec une hausse de l’immigration clandestine transmanche, atteignant “un pic de 45 744 arrivées par petites embarcations en 2022”, ainsi que l’augmentation “rapide” du solde migratoire légal depuis 2019 avec “un solde, qui s’élevait à environ 200,000 par an pendant la majeure partie des années 2010” passant de “224,000 en juin 2019 à un record de 906,000 en juin 2023, soit une multiplication par quatre en moins de quatre ans”.
Relèvement du niveau de diplômes, de maîtrise de la langue et du salaire minium annuel
Le gouvernement estimait alors que cette hausse “significative des niveaux globaux de migration” était notamment due “aux ressortissants de pays tiers et à leurs familles venant au Royaume-Uni pour travailler et étudier”, et donc que “la composition des titulaires de visas a évolué, s’éloignant de plus en plus des migrants hautement qualifiés au profit des migrants peu qualifiés”.
Pour y remédier, les Travaillistes ont donc décidé de nouvelles mesures, parmi lesquelles ils souhaitent relever le niveau de diplômes et du salaire minimum annuel obligatoire (sans préciser de combien, actuellement il est de £38,700) pour l’obtention d’un visa de travailleur qualifié, encore plus pour les titulaires de visa souhaitant faire venir des personnes à charge.
Les personnes à charge et les étudiants également visés
D’ailleurs, les exigences en matière de langue anglaise pour les titulaires de visa et leurs personnes à charge seront renforcées. Ainsi, le niveau pour les travalleurs qualifiiés passera de B1 à B2, et le niveau A1 sera obligatoire pour leur conjoint ou dépendant. “Nous souhaitons que les personnes améliorent leurs compétences en anglais au fil du temps, tout au long de leur séjour au Royaume-Uni. Nous introduirons donc des exigences pour démontrer la progression vers le niveau A2) pour toute prolongation de visa et B2 pour l’installation”.
Pour les étudiants étrangers, il y aura aussi un renforcement des exigences à respecter pour les établissements sponsors, le gouvernement souhaitant mettre fin à l’exploitation des visas étudiants de la part de certains “prestataires de services éducatifs”. Par ailleurs, la durée de séjour des diplômés au Royaume-Uni après leurs études passera de 24 à 18 mois. “Le gouvernement étudiera la possibilité d’instaurer une taxe sur les revenus des établissements d’enseignement supérieur provenant des étudiants internationaux, qui serait réinvestie dans le système d’enseignement supérieur et de formation”.
Des changements pour l’obtention du settled status et de la citoyenneté
Des nouvelles règles seront imposées pour obtenir le settled status, qui se basera sur un système de points prouvant sa contribution au Royaume-Uni. Pour l’obtenir, il ne faudra plus cinq ans de présence sur le territoire mais dix, sauf pour les partenaires et dépendants de citoyen britannique “à condition qu’ils remplissent les conditions requises, et nous maintiendrons les garanties existantes pour protéger les personnes vulnérables, notamment le droit à l’installation des victimes de violences et d’abus domestiques”.
Concernant la citoyenneté, dont les demandes ont augmenté de 30% entre 2023 et 2024, il y aura des changements, avec l’introduction d’un système à points, prouvant la contribution du demandeur au pays. Le test Life in the UK va également être mis à jour, mais sans qu’aucune précision n’ait été donnée. En revanche, le gouvernement souhaite “réduire les obstacles financiers à l’accès à la nationalité britannique pour les jeunes adultes ayant vécu au Royaume-Uni toute leur enfance”.