Depuis le 1er janvier 2021, les passeports pour carnivores domestiques (chats, chiens, furets) émis en Grande-Bretagne ne peuvent plus être utilisés pour voyager dans l’Union européenne.
Avant le Brexit, les propriétaires de chats ou chiens en provenance du Royaume-Uni pouvaient se rendre dans l’UE avec un passeport, qui permettait à leur animal d’éviter la quarantaine. Mais, depuis le 1er janvier 2021, les documents délivrés par la Grande-Bretagne (*) ne sont plus valables. Les voyageurs doivent présenter un certificat sanitaire ou “Animal Health Certificate (AHC)”, à moins d’avoir un passeport ayant été réalisé en Europe (en France, par exemple)… A noter que ceci ne concerne pas l’Irlande du Nord où les règles européennes continuent de s’appliquer.
A l’instar du passeport, le certificat sanitaire permet de confirmer que l’animal est bien pucé et vacciné contre la rage. Le document doit être demandé dans les dix jours précédant le voyage et après une visite auprès d’un “official veterinarian (OV)”… Un vétérinaire habilité à “effectuer des tâches au nom du gouvernement”, précise la British Veterinary Association (BVA).
Un détail qui a son importance car tous les vétérinaires ne sont pas OV. On en compte un peu plus de 7,800 en Grande-Bretagne, sur plus de 27,000 professionnels au Royaume-Uni. Le conseil, donc, si vous devez voyager, est d’anticiper. “Une cliente nous a un jour appelés parce qu’elle devait rapidement rentrer en France avec son animal et les papiers n’étaient pas en ordre, indique la vétérinaire franco-belge Clara Pradier, dont le cabinet spécialisé dans les soins d’urgence à Londres ne dispose pas de OV. J’ai dû appeler plusieurs cliniques avant de trouver un vétérinaire de garde qui était agréé.” La BVA suggère aux propriétaires d’animaux de contacter leurs cabinets habituels pour plus d’informations sur les OV.
Le coût d’un AHC varie selon les endroits mais oscille généralement entre 100 et 150 livres. Et, contrairement à un passeport, qui accompagne l’animal tout au long de sa vie, le certificat n’est valable que 4 mois (il couvre l’entrée dans l’UE et le retour en Grande-Bretagne). Un système qui peut s’avérer contraignant lorsqu’on voyage régulièrement…
Ce qui explique que certains Français du Royaume-Uni décident de faire faire un passeport dans l’Hexagone. Comme Sophie (**), à Londres, dont la chienne avait un passeport émis par l’Angleterre et qui a profité d’un voyage en France, cet automne, pour demander un document français à un vétérinaire. “Mon véto, ici, et même des agents aux frontières, côté anglais, me l’avaient conseillé.” Mais attention, toutefois. Car, du côté des autorités françaises, on parle surtout d’une procédure prévue pour des animaux dont le séjour dans l’Hexagone est supérieur à 3 mois. “Le propriétaire doit avoir une résidence en France”, précise le ministère de l’Agriculture.
Autre point important à propos des passeports émis en Europe, les vétérinaires en Grande-Bretagne ne peuvent par ailleurs plus y inscrire quoi que ce soit depuis le 1er janvier. Ce qui signifie qu’en cas de vaccination antirabique effectuée depuis le début de l’année sur le territoire britannique, il faudra automatiquement un AHC au propriétaire de l’animal pour se rendre dans l’UE. Le passeport européen ne sera pas suffisant pour valider la vaccination à la frontière. Pour être prise en compte dans le passeport européen, la vaccination doit avoir été effectuée dans l’UE.
Le Brexit ne change rien. “Et nous continuons d’accepter les passeports pour animaux de l’Union européenne”, indique-t-on au ministère de l’Agriculture britannique (Defra). Les documents acceptés sont donc ici l’AHC, le passeport européen, qu’il ait été délivré par un pays de l’UE ou par la Grande-Bretagne avant le 1er janvier. Le traitement contre l’échinococcose peut être consigné dans l’AHC.
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(*) En tant que membre de l’UE, auparavant, la Grande-Bretagne produisait des passeports reconnus par les pays européens.
(**) La personne n’a pas précisé son nom.