Le futur du travail sera hybride, Witco l’a compris depuis bien longtemps. Après deux années de travail à la maison, les entreprises font désormais face à la réticence des salariés pour le retour au bureau. Avec sa plateforme qui centralise tous les services dont bénéficient les collaborateurs, Witco propose d’accompagner ses clients pour offrir la meilleure expérience de travail. 5 000 entreprises ont déjà sauté le pas dans 200 villes dans le monde. Un succès foudroyant qui arrive au Royaume-Uni.
En 2016, Eliane Lugassy se rend compte que l’accumulation des petits problèmes du quotidien rend l’expérience sur le lieu de travail assez moyenne et surtout la dévie de son focus, son travail. “Par exemple, j’oublie mon badge, je passe 15 minutes à la sécurité, je donne ma carte d’identité, ce qui me pose un problème ensuite, lorsque je vais en rendez-vous à l’extérieur”.
Nous sommes au début de l’ère de la livraison de repas. Eliane Lugassy fait face à un constat criant, “en 3 clics, je pouvais commander à manger, mais par contre, dès qu’il s’agissait d’avoir une meilleure expérience sur mon lieu de travail, c’était compliqué.”
Elle crée alors l’outil qu’elle aurait aimé avoir : une plateforme qui centralise tous les services dont bénéficient les collaborateurs, pour offrir la meilleure expérience de travail. Witco commence en 2016 avec des entreprises, puis se développe sur des résidences étudiantes et des espaces de coworking.
Ils connaissent déjà donc très bien le sujet à l’arrivée de la crise sanitaire qui joue un rôle d’accélérateur de business. Eliane Lugassy évoque même plus que cela, selon elle, la Covid-19 a été un accélérateur de tendance. “Quand on se rend compte que pendant presque deux ans, on a bossé de chez soi, pourquoi retourner au bureau ?”. Elle reprend : “On va au bureau pour socialiser, parce qu’il y a des services sur place, parce qu’on a le sentiment d’être pris en charge par son entreprise.” Le salarié peut alors être 100% focus sur son travail et ne s’embête plus des petits aléas du quotidien.
Malgré le succès de sa start-up, Eliane Lugassy garde la tête froide. “Je considère que je ne serai pas là où je suis sans une équipe.” Mais c’est bien seule qu’elle s’est lancée en 2016 se disant qu’elle “trouverait des collaborateurs au fur et à mesure”. Kevin Longer la rejoint un an plus tard sur la partie technique, puis de fil en aiguille, l’équipe grossit. “C’est jamais le fruit d’une seule personne, j’ai eu la chance de m’entourer de gens meilleurs que moi dans leur domaine.”
Après un grand succès en France, Witco voit plus grand. En septembre 2021, l’entreprise lève 14 millions de dollars pour partir à la conquête de l’Europe. Ils ouvrent d’abord en Espagne à la fin de l’année 2021, puis en janvier 2022, en Allemagne et en février au Royaume-Uni.
Quand on évoque le marché anglais avec Eliane Lugassy, elle pense à une certaine flexibilité et à une ouverture d’esprit propre aux Britanniques. “Je pense que c’est plus facile de pénétrer ce marché parce que ce sont des acteurs qui ont l’habitude d’essayer, ils sont assez innovants. Ils n’ont pas peur.” En revanche, ce n’est pas sans challenge pour autant, “puisqu’ils sont plus enclins à essayer, il y a une compétition plus importante parce qu’il y a plus de gens qui adressent ce marché.”
Eliane Lugassy ne cache pas l’ambition de son entreprise, d’abord au Royaume-Uni, première marche vers le marché anglophone, avant un soft lunch aux États-Unis dans quelques mois. Puis, l’Asie est aussi une région du monde où le besoin est réel sur des sujets assez résidentiels, les condominiums sont très répandus. Ces immeubles en copropriété ont souvent un certain nombre de services adossés, tels que la piscine, la salle de sport ou encore la laverie.