Ce n’est pas par hasard si elle a choisi d’appeler son nouvel album Effet Miroir, car ZAZ se livre comme jamais dans ce disque. Elle y parle de solitude mais aussi d’espoir sur des rythmiques plus diverses les unes que les autres. On trouve de tous les genres dans son opus : du rock, du jazz, du piano voix, des accents caribéens, de la pop et même du slam… A quelques mois de sa venue à Londres, ville qu’elle adore dit-elle, pour un concert exceptionnel jeudi 23 mai à l’O2 Shepherd’s Bush Empire, ZAZ se confie sur ce nouvel album et sa vie d’artiste.
“J’ai envie de dire : enfin!”, rit-elle, “je croyais que cela n’arriverait jamais”. Si ZAZ est si heureuse, c’est que son quatrième opus Effet Miroir vient de sortir. “On a mis trois mois pour le faire, mais j’ai eu l’impression que c’était trois ans. Plus c’est intense, plus c’est long”, fait-elle remarquer. Si la diversité des mélodies est la première chose que l’on remarque quand on écoute son album, c’est que la chanteuse française avait envie de s’amuser pour cet album. “Je voulais essayer des choses différentes. Les gens qui sont déjà venus me voir en concert savent que sur scène je réarrange toujours mes chansons”.
Peut-être que c’est aussi parce que la jeune femme a mûri depuis ces dernières années. Tout a commencé il y a 8 ans, avec le désormais célèbre Je veux. Et que de chemin parcouru depuis. Quatre albums donc, mais aussi de la production, des tournées dans le monde entier, des rencontres… Du coup, sa créativité en a été décuplée. “En 7 ans, on a fait trois fois le tour du monde, on est allés en Amérique latine, en Russie, en Pologne, en Turquie, au Japon”, détaille ZAZ. Une manière aussi de dire qu’elle n’avait pas disparue des radars, bien au contraire. “J’ai eu la chance de beaucoup voyagé avec la musique et ce qui me plaît c’est que je chante partout en français”.
Pour autant, l’artiste jure qu’elle ne s’est jamais perdue dans ce succès. Bien au contraire, cela a renforcé ses convictions. Elle explique avoir mis sa notoriété au service de causes auxquelles elle croit profondément. “Quand j’étais petite, je savais que je serai connue”, confie ZAZ, “et que je ferai tout pour contribuer à faire du bien”. Et elle a tenu parole. Il y a trois ans, elle a créé Zazimut, une organisation qui soutient des associations contribuant à des projets éducatifs à travers le monde. Pour aider au financement, toutes les recettes du merchandising des concerts de l’artiste française sont reversées à ce réseau d’entraide. “Je découvre tellement de choses, de gens qui œuvrent pour faire une société plus respectueuse”, se réjouit la chanteuse, “la notoriété permet d’ouvrir des portes pour mettre en lumière tout cela. Et ce n’est que le début de ce que l’on va faire, j’ai plein d’idées, comme la création d’un festival itinérant en Afrique”.
Mais quand trouve-t-elle alors le temps de se reposer et de penser un peu à elle ? “On peut prôner des belles paroles sans s’oublier”, jure ZAZ, “cette année, j’ai pris du temps pour moi, je suis allée en Laponie, c’était finalement pour premier grand voyage”. Elle s’est aussi mise à la peinture, et a déjà réalisé plus de 40 tableaux. “Peut-être qu’un jour, je les exposerai”. De quoi se poser et de prendre du recul. “J’ai appris plein de choses sur moi. Tout ce que je vis, les autres le vivent aussi. Si cet album est beaucoup dans le “je”, c’est parce que j’avais besoin de m’affirmer, de prendre ma place, de montrer que je peux être aussi vulnérable, mais que tout cela va toujours vers quelque chose de positif”. Reconnaître les choses, ne pas prendre la fuite, mais plutôt regarder les choses avec bienveillance, voilà ce que la jeune femme tente de faire au quotidien.
Maintenant que son album dans les bacs, viendra très vite le temps de reprendre la route. ZAZ s’arrêtera donc à Londres, une ville qu’elle connaît bien pour y avoir déjà fait halte plusieurs fois sur ses tournées. En 2013, elle avait même enregistré une session en live pour la société de production vidéo londonienne Naked Noise. “J’adore Londres, j’y étais même venue pour travailler sur mon deuxième album. J’avais loué un appartement pour une semaine et un soir, j’ai croisé dans un bar un punk qui parlait avec une femme assez BCBG. Ici, les préjugés sur l’apparence tombent, les codes sont différents”. ZAZ retient également la diversité de son public. “J’avais halluciné, il y avait de toutes les nationalités, et j’aime cette mixité, ça correspond à mon esprit”.