Le Lycée International Winston Churchill vient d’obtenir deux fois la mention “Outstanding”, mention d’excellence octroyée par l’Ofsted (Office for Standards in Education) dans son rapport de mars. L’établissement devient donc la seule école française internationale à Londres à obtenir cette mention pour les classes de seconde, première et terminale. Le rapport a aussi récompensé le lycée pour la partie “développement personnel, bien-être et comportement” des élèves.
Ouvert en 2015, l’établissement situé dans le quartier de Wembley a très vite progressé et a réussi à s’imposer en 3 ans au sein, et même au-delà, du réseau scolaire français à Londres. En effet, un premier rapport Ofsted avait, peu après l’ouverture de l’école, mis en lumière certains points à améliorer. Mireille Rabaté, proviseur de l’établissement, explique cette rapide évolution entre les deux rapports par le fait que l’équipe “soudée talentueuse et dédiée” a eu le courage de ne pas se laisser abattre. “C’est toujours difficile de recevoir des critiques”, ajoute-t-elle, “mais au final cela nous a donné des directions précises de travail et c’était très utile.”
Les lycéens sont suivis par des conseillers d’orientation “qui passe entre 10 et 15 heures avec chaque élève pour s’assurer qu’ils fassent des choix qui correspondent à leurs aspirations mais aussi à leur capacités” car selon la proviseur, s’il est important de rentrer a l’université, “c’est encore plus important d’y réussir”. Les élèves peuvent aussi suivre des “discovery classes” à partir de la sixième, des cours optionnels dans des matières qui sont normalement abordées en première année universitaire comme l’anthropologie, l’astronomie ou l’astrophysique ce qu’il leur permet d’élargir leur “horizon intellectuel”.
Côté admission post-bac, les chiffres sont édifiants : 100% des élèves ayant postulé à des universités anglaises appartenant au prestigieux Russell Group obtiennent au moins une offre et 85% d’entre eux en ont 3 sur 5. Outre le Royaume-Uni, les lycéens se tournent aussi vers Hong-Kong, le Canada, les Etats-Unis ou les classes préparatoires françaises.
En effet, l’école, comme son nom l’indique, met l’accent sur l’ouverture vers l’international ce qui la différencie des autres établissements français à Londres. “L’aspect international fait partie de notre identité et c’est pour cela que les familles, qui ont elles-même souvent voyagé, viennent chez nous parce qu’elles souhaitent que leurs enfants aient une ouverture plus large sur des universités et des carrières internationales.”
Cette composante sera encore plus présente à partir de la rentrée de septembre, date à laquelle l’établissement ouvrira un baccalauréat International (IB), “programme prestigieux” où l’enseignement se fait 70% en anglais et 30% en français. Selon Mireille Rabaté, “cela va permettre de répondre à des demandes encore plus internationales et d’accueillir plus d’élèves venant de famille non-françaises.” Elle avoue que le Brexit les a “incité à le mettre en place un peu plus tôt que prévu” puisque cela leur permettra d’assurer une constance dans les effectifs si jamais certaines familles françaises décident de déménager. Cette nouveauté viendra s’ajouter à une section bilingue à partir de la 6ème, inaugurée cette année, qui accueille déjà des élèves qui n’ont pas encore le français comme langue principale.
Cependant, la réussite ne se mesure pas qu’en fonction des résultats scolaires au lycée Winston Churchill, mais aussi en termes de bien-être. Le département “well-being” composé de deux conseillers psychologues bilingues et d’un chien-thérapeute, Yakouba, accompagnent les enfants et adolescents pour qu’ils s’épanouissent. “Les animaux ne jugent pas, si vous faites une faute en lisant ils ne vous interrompent pas. Ils sont exercés à la patience et donnent confiance aux enfants.” En plus de cette pratique innovante, le campus qui offre beaucoup d’espace extérieurs permet aux élèves de s’échapper de leur quotidien souvent très “citadin”.
Et cet accompagnement psychologique fonctionne. Les élèves “se sentent bien, acceptés et très vite intégrés”. Selon la proviseur, ce sont eux qui créent l’atmosphère de l’école et qui véhiculent les valeurs de l’établissement à travers toutes les activités qu’ils mettent en place. Autres participants de cette aventure : les parents. Pour les familles françaises qui s’installent à Londres, l’école devient aussi le “centre de leur vie sociale”. Une association de parents d’élèves les accueille, les conseille et leur font visiter la ville.
Alors que d’autres établissements ressentent de plus en plus les effets du Brexit, la proviseur de Winston Churchill, elle, n’est pas inquiète. L’école internationale n’a pas enregistré de baisse d’effectif depuis le référendum et a même eu plus d’inscriptions cette année qu’elle ne l’espérait. “J’espère que c’est grâce à la bonne réputation de l’école et à l’offre que nous proposons qui correspond plus aux attentes des parents d’aujourd’hui”. Donc pas plus de concurrence avec les autres établissements français de Londres comme le lycée Charles de Gaulle ou le CFBL depuis 2016 ? “Moi je ne me compare pas aux autres, je n’ai pas le temps et cela ne m’interesse pas”, réplique Mireille Rabaté. Le Lycée Winston Churchill a “fait le pari d’être une école moderne” qui s’adapte à un monde et une société en changement et c’est peut-être cela qui lui permet de se démarquer.
“On a essayé de créer l’école que nous tous en tant que professeurs et adultes on aurait aimé avoir et pour le moment je crois qu’on y arrive assez bien. On a encore pleins de beaux projets à venir”, conclut fièrement la responsable de l’établissement.