Depuis fin août 2019, la plateforme Mogy permet de mettre en relation des parents et baby-sitters francophones vivants à Londres. Une initiative portée par quatre élèves de terminale au lycée international Winston Churchill qui a déjà permis d’organiser une vingtaine de garde d’enfants.
Mathieu Pallud, instigateur du projet, se remémore volontiers cette idée qu’il a eue vers la fin de sa classe de première. “J’ai remarqué que beaucoup de mes copains cherchaient en vain des baby-sittings, et inversement que les parents étaient nombreux à rechercher des baby-sitters de confiance”, explique-t-il. Il s’entoure alors de trois camarades, Margaux Casadevall, Marco Dupuis-Rodriguez et Léo Djunbunshian, pour créer ensemble Mogy. Le site internet devient opérationnel à la fin de l’été et l’aventure peut démarrer.
Pour autant, la plateforme a bien failli être plus qu’un site de petites annonces. “Au début, on voulait créer un Tinder des babysittings”, confie Mathieu Pallud. La jeune équipe réalise finalement qu’il pourrait être discriminant de permettre aux parents de filtrer et “swiper” entre les différents profils. De ce fait, la totalité des quelque 70 baby-sitters déjà inscrits peuvent voir et répondre aux annonces laissées sur Mogy. La plupart d’entre eux proviennent d’ailleurs des collèges et lycées internationaux de la capitale anglaise ainsi que de l’ESCP, une école de commerce comptant une forte communauté française.
L’interface fait ainsi gagner un temps considérable aux étudiants, comme aux parents, notamment quand il s’agit de trouver à la dernière minute une personne de confiance. A cet égard, les quatre jeunes entrepreneurs se veulent rassurants en rencontrant individuellement chaque nouveau baby-sitter avant de l’ajouter à leur plateforme. Une fois la prestation rendue, les deux parties se notent mutuellement. “Un peu comme sur Airbnb”, s’amuse Mathieu Pallud. Enfin, pour limiter les dérives, Mogy a également défini un tarif horaire unique de £10, comprenant la commission prise par le site. Une partie du chiffre d’affaires dégagé sera d’ailleurs reversée à une association caritative, à en croire la co-gestionnaire Margaux Casadevall qui, en parallèle de Mogy, œuvre au sein du club de charité de son lycée.
Tout est visiblement allé très vite depuis la rentrée pour ces quatre camarades en terminale scientifique. Entre les tractations, les rencontres avec les nouveaux baby-sitters et le traitement des demandes de parents, “on y consacre facilement une heure par jour”, confie Mathieu Pallud. Avant d’ajouter, “on a le soutien de nos parents qui nous supervisent pour que ça ne nous prenne pas trop de temps”. Il faut dire que le baccalauréat attend les quatre adolescents à la fin de l’année prochaine. Mais cela ne les empêche pas d’avoir de plus larges ambitions pour Mogy. “Notre objectif ce serait d’étendre la plateforme à d’autres villes que Londres où la communauté française est importante”, déclare Mathieu Pallud, qui se destine à des études de biomédecine. “Et peut-être coder un logiciel qui traiterait directement les demandes d’adhésion”, ajoute Margaux Casadevall, qui se verrait bien ingénieure.