Officiellement instaurée en 1924 par The Earl of Derby, alors ambassadeur du Royaume-Uni en France, la Franco-British Society continue d’alimenter outre-Manche la flamme de la France et de sa culture. Son existence effective est quant à elle plus ancienne et remonte à la fin de l’Entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni. Débutée en 1904 par la signature d’accords bilatéraux, cette ère diplomatique s’achève progressivement après la Première Guerre mondiale. L’année 2020 marquera donc le centenaire de l’association. Une cérémonie en grande pompe sera d’ailleurs organisée, jeudi 17 octobre à 7pm , pour fêter l’entrée dans cette période d’anniversaire.
Avec pas moins de 300 membres à travers tout le Royaume-Uni, la Franco-British Society fédère des particuliers mais également des entreprises autour d’événements mensuels organisés sur différentes thématiques, et notamment l’histoire, l’art ou l’actualité. La visée, essentiellement éducative, de chacun de ces événements permet ainsi de mettre en avant un aspect de la culture française dans son acception la plus large. Sans surprise, les membres de l’association sont aux deux-tiers des Britanniques, curieux si ce n’est passionné.e.s par la France, et pour la plupart francophones.
Isabelle Gault, la secrétaire générale de l’association, met en avant la large palette d’événements proposés tout au long de l’année. D’une conférence au dîner à thème en passant par une exposition ou une pièce de théâtre, les formats ne manquent pas pour importer un bout de France dans la capitale anglaise. Loïc Corbery, acteur à la Comédie française, sera ainsi l’invité d’honneur de la soirée célébrant le centenaire de l’organisation qu’il ouvrira par une lecture expressive en français.
La relation bilatérale ne serait toutefois pas complète si la Grande-Bretagne ne s’invitait pas en France. Pour ce faire, la Franco-British Society organise chaque année un voyage d’une semaine dans une région française. Une trentaine de chanceux ont ainsi la possibilité de découvrir les charmes de la Normandie, du Pays-Basque, de l’Alsace et évidemment de Paris. Outre l’aspect touristique, ces voyages sont également l’occasion de tisser des liens avec les associations “jumelles” France-Grande Bretagne regroupant des Français intéressés par la culture britannique aux six coins de l’Hexagone.
Dans la même veine, un prix littéraire est décerné chaque année à un auteur britannique ayant abordé un sujet faisant attrait à la France. Parmi les derniers lauréats, on retrouve tout aussi bien des ouvrages sur Louis XVI, Edith Piaf ou Les Parisiennes. En parallèle, une bourse musicale est octroyée annuellement à un.e jeune virtuose britannique pour suivre un stage dans une prestigieuse académie de musique tricolore.
L’organisation est accessible à tous, mais il faudra au préalable s’acquitter de la cotisation annuelle de £45, puis de frais de participation aux différents événements. Sur ce point, Isabelle Gault souhaite encourager l’ouverture, notamment à destination d’un public plus jeune. “Ce n’est pas élitiste car nous essayons de proposer une gamme de prix très large”, déclare-t-elle. Les étudiants bénéficient ainsi de tarifs préférentiels pour accéder aux événements et d’une cotisation annuelle réduite à £10.
L’existence d’une telle association semble plus que jamais cruciale et ce, alors que le Royaume-Uni doit prochainement quitter l’Union européenne. Isabelle Gault en est d’ailleurs convaincue, “la Franco-British Society a encore plus de raisons d’exister avec le Brexit car elle permet de maintenir des relations entre les pays”. Elle poursuit en s’exclamant que “les Anglais aiment les Français et inversement”, avant d’ajouter, “j’estime que par définition nous (les Français expatriés en Grande Bretagne, ndlr) faisons partie des deux pays”. Il semble de ce fait naturel que les conférences organisées par l’association se fassent tantôt en anglais et tantôt en français. Il en est d’ailleurs de même pour les interlocuteurs qui, dans la mesure du possible, viennent de part et d’autre de la Manche pour échanger leurs points de vue. En témoigne la double conférence organisée en mars dernier sur le thème du Brexit. Celle-ci a été le théâtre des regards croisés d’Alexandre Holroyd, député français représentant les Français établis à l’étranger, et du MP Dominic Grieve (également président de l’association).
Tout l’organigramme de la Franco-British Society est d’ailleurs à l’image du lien qu’elle cherche à promouvoir. La Reine Elizabeth II est ainsi, comme sa mère l’était auparavant, la marraine de l’association. L’ambassadrice de France au Royaume-Uni, Catherine Colonna, siège quant à elle en tant que vice-présidente.
Ce lien se concrétise enfin dans les relations que la Franco-British Society entretient avec les autres associations. Outre-Manche, elle est ainsi membre de la Fédération des associations françaises de Grande Bretagne dont l’objectif est de rassembler le tissu associatif français et de favoriser les collaborations inter-associatives.