A l’Institut français, Alexandra est “Lamy” de tout le monde. Elle est chez elle quand elle y pose les pieds, non seulement parce qu’elle a été pendant des années une “locale” mais aussi parce qu’elle y a présenté nombreux de ses films et même une pièce de théâtre. Alors quand jeudi 11 avril, elle est revenue pour l’avant-première du film “Le Poulain”, réalisé par Mathieu Sapin, elle était ravie. Même si la comédienne a avoué qu’elle avait un petit pincement au cœur, puisqu’elle était en train de finaliser son déménagement. “Je quitte Londres”, a-t-elle confessé, “mais attention, pas parce que j’en ai marre de la ville, mais juste parce que je n’ai plus grand chose à y faire”.
Alexandra Lamy s’était effectivement installée dans la capitale anglaise il y a quelques années pour suivre sa fille, qui venait y faire ses études. “Elle n’est plus là et je travaille beaucoup en France, donc cela ne servait à rien que je reste ici”, a-t-elle lâché, avant d’ajouter à quel point elle était tout de même triste de cette séparation. “J’adore cette ville, son dynamisme, elle va me manquer”. Elle a promis qu’elle reviendrait souvent, nombreux de ses amis vivant ici. Et puis, reste toujours le bon prétexte de la promo de ses futurs films, comme celui qu’elle est venue présenter à l’Institut jeudi 11 avril aux côtés de Mathieu Sapin, qui signe là sa première œuvre cinématographique.
Le dessinateur de bandes dessinées s’est inspiré de son immersion au sein de l’Elysée pour un de ses ouvrages pour écrire et diriger “Le Poulain”. Cette comédie met en scène Arnaud Jaurès (interprété par Finnigan Oldfield), 25 ans, novice en politique, qui intègre par un concours de circonstances l’équipe de campagne d’un candidat à l’élection présidentielle. Il devient alors l’assistant d’Agnès Karadzic (jouée par Alexandra Lamy), directrice de la communication, une femme de pouvoir et d’expérience qui l’attire et le fascine.
Alexandra Lamy y joue donc le rôle d’une ambitieuse dominant le sexe opposé, c’était là une volonté du réalisateur d’inverser l’ordre jusque-là établi des choses, un peu comme dans le film Le Lauréat. “C’est plus moderne”, a souligné la comédienne. Et surtout mettre l’homme en position de force sur une jeune assistante “serait mal passé”, et peut-être encore plus dans l’ère du mouvement #MeToo. “Il y a une scène dans la salle de bain, où Agnès entre alors qu’Arnaud est nu dans sa baignoire. Cela aurait fait bizarre si les rôles avaient été inversés, même si tout a été écrit sur le ton de la comédie”, a analysé Mathieu Sapin.
Et cette situation n’a pas été pour déplaire à Alexandra Lamy. “Ce personnage m’a tout de suite intéressée car c’était un rôle différent de ce que j’avais l’habitude de jouer”. Mieux, cela se déroulait dans un univers loin d’intéresser la comédienne. “C’est vrai que je ne m’intéresse pas plus que ça à la politique, mais en lisant le scénario je me suis éclatée, j’ai trouvé ça bien écrit et original car les rôles traditionnels y sont inversés”. Alexandra Lamy a même apporté sa touche à celle qu’elle incarne. “J’ai demandé à ma maquilleuse de me mettre du rouge à lèvres rouge, car Agnès parle beaucoup et je voulais une bouche sexy, sanguine”. Mais l’actrice ne voudrait pas que le spectateur juge son personnage trop sévèrement. “Ce n’est pas une garce, elle est simplement passionnée par ce qu’elle fait”.
Passionnée, la Française l’est aussi dans la vie. Mais surtout, elle est à l’image de ce que l’on pourrait imaginer d’elle : simple, drôle et franchement sympathique. Mathieu Sapin ne pouvait pas rêver mieux pour ses premiers pas dans le cinéma. “C’est génial de travailler avec Alexandra. Encore plus quand on a amené le film à travers la France. Le monde de la promo était nouveau pour moi, et c’est un sacré truc. Alexandra est la personne idéale pour ça, car elle y met du cœur et de l’énergie tout en prenant plaisir à cela”, a complimenté le réalisateur. Ce dernier n’a pas fini de rire et de partager de bons moments, car la promo continue dans le reste de l’Europe. Prochaines étapes Naples et Madrid, puis peut-être l’international avec le Japon. “C’est tellement chouette d’aller dans tous ces pays et de rencontrer différents publics”, s’est ravie Alexandra Lamy.