“Si ma démarche a commencé en décembre 2019, je suis vraiment décidée en octobre dernier”. Il y a des décisions qu’on prend sur un coup de tête et celles qui viennent après un temps de réflexion. Pour Brigitte Saint-Olive, il lui aura donc fallu quelques mois avant qu’elle ne se lance vraiment dans le projet culinaire qu’elle avait en tête depuis longtemps. C’est le premier confinement qui aura réellement tout déclenché. “Il fallait que je me donne une date. J’ai hésité, puis mes amies m’ont dit que c’était le moment ou jamais”, confie la Française.
Mais “Ma Petite Cocotte” n’est pas encore officiellement lancée. Non, d’abord Birgitte Saint Olive souhaitait tester la recette de ce projet, qui repose sur un concept simple : chaque lundi, elle propose un menu sur son site internet. Les clients ont jusqu’au jeudi pour commander pour ensuite se faire livrer le lundi suivant. Les recettes s’inspirent des produits de saisons mais aussi de ses goûts personnels et de son savoir-faire. Dans leur box, les clients peuvent commander la soupe de la semaine présentée dans une bouteille d’1 litre (accompagnée d’un topping “pour plus d’originalité”), ainsi que parmi trois plats (un à base de viande, l’un végétarien ou un lunch spécial (autrement dit une salade) et des desserts avec principalement des gâteaux en portion individuelle ou familiale, mais aussi de la panacotta. “Je fais aussi de la pâte à tartiner maison, du houmous, du pesto”. Aussi, elle propose des fromages issus de commerçants locaux.
Avant de vraiment démarrer son activité, la Française a préféré tester son concept. Ses premières clientes ont donc été ses proches. “Je me suis dit que je me donnais jusqu’à l’été pour voir comment les choses prenaient”, confie-t-elle. Les commandes n’ont donc été passées que sur invitation. “J’ai demandé à mes amis d’être sincères sur leurs retours pour que je puisse voir ce que je pouvais ensuite proposer”. Et tous ont joué le jeu. Brigitte Saint Olive s’est donc décidée à lancer “Ma Petite Cocotte” à plus grande échelle. Début septembre, elle a donc travaillé sur tout le concept et les menus à proposer et ce ne fut que fin novembre que les choses ont pris une tournure sérieuse. “Les premières semaines m’ont permis de me rôder” et ainsi s’adapter selon les goûts des clients, mais aussi en termes de livraison, de présentation.
Brigitte Saint Olive sait ce qu’est l’entrepreneuriat. Cette Française, diplômée d’une école de commerce, est une touche-à-tout. Elle a travaillé dans des domaines comme la relocation, le marketing, le business development et dernièrement dans les assurances. “Mais depuis toute petite, mon rêve était de travailler en cuisine”, confesse-t-elle. Cette idée ne la quittera jamais, même si elle fait le choix d’études plus générales. La mère de famille suit son mari au gré de ses expatriations et réussit à chaque fois à se renouveler professionnellement. Elle se lancera même dans une première expérience culinaire. C’était il y a dix ans, alors qu’elle est de retour pour la seconde fois à Londres. Elle crée “Les gâteaux de Brigitte” et propose alors des cannelés, des madeleines, et autres petites douceurs. “Il n’existait pas trop de petites entreprises comme ça à l’époque”, avance-t-elle. Les affaires marchent donc plutôt pas mal.
Mais la famille devra repartir en France, laissant un goût d’inachevé à Brigitte Saint Olive. Ce n’est pas pour autant qu’à son retour à Londres elle continue l’aventure. “C’est vrai que je n’ai pas pu aller jusqu’au bout de cette première expérience et cela a toujours été une petite frustration”, confie la Française, qui a su se réinventer à chaque expatriation, que ce soit à Hong Kong ou en Espagne. “J’ai aussi beaucoup appris sur les différentes cuisines des pays où j’ai vécu”, souligne-t-elle. De retour dans la capitale anglaise depuis huit ans maintenant, l’ancienne chargée d’assurance santé s’est donc décidée à revenir vers ses premières amours. “Je suis arrivée à un âge où j’ai envie de faire quelque chose qui me plaît”, avoue Brigitte Saint Olive. Et puis, les enfants sont grands maintenant, donc il est venu le temps de penser à soi.
Pour monter Ma Petite Cocotte, la Française a choisi de travailler avec des commerçants locaux qu’ils soient français ou britanniques. “J’ai recherché mes fournisseurs sur internet. Les bouchers avec lesquels je collabore travaillent par exemple avec des chefs connus de Londres”. Avant de conclure un partenariat, Brigitte Saint Olive a testé les produits de ces commerçants. “Ils m’ont aussi raconté comment ils travaillaient et je leur ai expliqué mon concept. Ils m’ont tous beaucoup aidé grâce à leurs différents conseils”.
Les premiers retours des clients ont été très positifs ce qui confirme à la Française qu’elle a fait le bon choix de se lancer.