A l’occasion du sommet à Bruxelles du vendredi 23 mars, les dirigeants de l’Union Européenne ont officiellement approuvé les lignes directrices pour la négociation des relations futures avec le Royaume-Uni après le Brexit. Cette adoption représente ainsi une étape-clé et apporte une nouvelle dynamique dans le processus du Brexit.
Selon les informations du Financial Times, le texte portant sur le commerce, la sécurité et d’autres questions importantes, a été rapidemment accepté, ouvrant ainsi la voie à la prochaine phase des discussions. Les négociateurs ont declaré qu’ils souhaitaient la mise en place d’un accord officiel avant la fin de l’année 2018.
Ces lignes directrices confèrent alors à Michel Barnier, négociateur en chef pour l’Union Européenne, le mandat de parler directement au Royaume-Uni de cette relation future afin de parvenir à un large accord politique d’ici le mois d’octobre. La Première ministre britannique Theresa May a ainsi confié que les deux parties envisagaient les négociations futures “avec un esprit de coopération et d’opportunité pour l’avenir”.
Concernant les incertitudes restantes autour de la frontière irlandaise, Michel Barnier a expliqué que les dirigeants de l’Union Européenne décideraient en juin, si la question avait été résolue.
Selon les informations de la BBC, la future relation commerciale entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni sera basée sur un accord de libre-échange, sans droits de douane sur les biens. De plus, ce partenariat étroit s’étendra également sur les questions de sécurité et de défense.
Cependant, plusieurs “lignes rouges” limiteront cette nouvelle relation entre les deux parties. Ainsi, l’Union européenne pourrait reconsidérer son offre. En effet, elle exige du Royaume-Uni des “conditions de concurrence équitables”, notamment afin d’éviter certaines formes de dumping, notamment sur les normes fiscales, environnementales et du travail.
Parallèlement, lundi 19 Mars, les 27 autres dirigeants des pays de l’Union Européenne avait aussi approuvé l’accord sur une période de transition de 21 mois. Cette période débutera en mars 2019, date du départ officiel du Royaume-Uni, et s’achèvera fin 2020.
D’après les informations de Business Insider, le Royaume-Uni pourra, pendant ces 21 mois, négocier, signer et ratifier ses propres accords commerciaux. D’autre part, les ressortissants européens arrivant dans le pays durant la période de transition bénéficieront des mêmes droits et garanties que les citoyens arrivés avant le Brexit.
Toutefois, cet accord n’a pas officiellement été ratifié, par conséquent il demeure des incertitudes juridiques concernant à la fois l’approbation des lignes directrices, ainsi que cet accord de transition.
Theresa May est en effet attendue lundi 26 mars, à la Chambre des Communes, afin que les députés, divisés entre les pro-Remain et les pro-Leave, valident ces dernières discussions avec l’UE.
A gauche de l’échiquier politique, les choses se compliquent également. Jeremy Corbyn , le dirigeant du parti travailliste, Labour, a limogé vendredi 23 mars Owen Smith, secrétaire du “cabinet fantôme” pour l’Irlande du Nord. La raison : ce dernier aurait officiellement plaidé pour la mise en place d’un nouveau referendum concernant l’accord final sur le Brexit.
D’après les informations The Guardian, la tribune écrite par Owen Smith dans les colonnes du quotidien britannique, aurait tout déclenché. Jeremy Corbyn y aurait vu de la défiance. L’ancien secrétaire du “cabinet fantôme”, dans son texte, exhortait son parti à rouvrir la question de savoir si le Brexit représentait la meilleure decision pour le pays, mais aussi défendait l’idée que le Royaume-Uni devrait demeurer au sein du marché unique afin d’éviter la problématique de la frontière entre les deux Irlande.