Ils ne voteront pas. Enfin, pas mardi 11 décembre comme cela était prévu initialement. Les parlementaires britanniques ne donneront donc pas pour le moment leur avis sur l’accord conclu entre la Première ministre et l’Union européenne. Theresa May a décidé lundi 10 en début d’après-midi de reporter ce vote, parce que selon elle, le texte présenté en l’état “serait rejeté par une majorité importante”.
Après des journées de débat au Parlement, le compte n’y est pas pour la Première ministre. Pour éviter la débâcle, elle a donc préféré tout annuler pour l’instant. Chaque élu avait ses raisons de voter contre. Mais le point d’achoppement reste la sempiternelle question de la frontière irlandaise. Pour les parlementaires nord-irlandais, il était inconcevable de voter pour cet accord, tant que le fameux backstop entre les deux Irlande était maintenu. Theresa May a alors expliqué aux élus, devant lesquels elle s’est exprimée lundi 10 décembre dans l’après-midi, qu’elle reportait le vote, sans pour autant annoncer une nouvelle date. Elle a juré cependant qu’elle reprendrait son accord sous le bras cette semaine direction Bruxelles afin de faire part aux dirigeants européens des “préoccupations” des élus britanniques sur le texte. Et ainsi tenter de renégocier les points de friction du côté Royaume-Uni.
Durant son discours, la Première ministre a aussi rejeté l’éventualité de rester dans l’UE ou l’organisation d’un second référendum qui “risquerait de diviser à nouveau le pays”. Elle a également dit non à l’hypothèse d’un départ sans accord. Elle a maintenu que le texte conclu avec l’Union européenne était le meilleur car il respectait le choix des Britanniques de sortir de l’UE, mais aussi parce qu’il redonne “le contrôle de (nos) frontières, de (notre) argent et de (nos) lois – il protège les emplois, la sécurité et (notre) Union. C’est un bon accord pour la Grande-Bretagne. Je suis déterminée à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour obtenir les assurances que la Chambre exige pour que cet accord soit conclu et que le peuple britannique puisse en profiter”.
Du côté européen, une première voix s’est faite entendre à l’annonce de cette annulation. Celle de Guy Verhofstadt, coordinateur du Brexit au Parlement européen, qui depuis son compte Twitter, a expliqué : “Je ne parviens plus à suivre. Après deux ans de négociations, le gouvernement conservateur veut retarder le vote. Gardez simplement à l’esprit que nous ne laisserons jamais tomber les Irlandais. Ce retard aggravera encore l’incertitude des particuliers et des entreprises. Il est temps qu’ils se décident!”.
I can’t follow anymore. After two years of negotiations, the Tory government wants to delay the vote. Just keep in mind that we will never let the Irish down. This delay will further aggravate the uncertainty for people & businesses. It’s time they make up their mind! #brexit
— Guy Verhofstadt (@guyverhofstadt) December 10, 2018