Vous avez peut-être déjà entendu parler de lui. Larry ou Larry the Cat (c’est son nom complet) est presque aussi connu que certains politiciens britanniques. Et pour cause, ce sympathique chat tigré, tâché de blanc, œuvre officiellement, depuis 12 ans maintenant, au 10 Downing Street, où se situe le bureau du Premier ministre à Londres. Très apprécié de la presse, il fait sensation à chacune de ses apparitions.
Oui, car le matou n’est pas seulement là pour faire joli. Il a un rôle et des missions très sérieuses à remplir. Lesquelles sont décrites sur la page officielle du gouvernement. En tant “Chief Mouser to the Cabinet Office (*)“ ou “Souricier en Chef du Bureau du Cabinet”, en français, il se doit de “réfléchir à des solutions concernant l’occupation des lieux par les souris”, thématique au sujet de laquelle il serait apparemment en “phase de planification stratégique”. Il est aussi chargé d’accueillir les visiteurs, d’”inspecter les dispositifs de sécurité” et de “tester” le confort du mobilier (en siestant largement sur les meubles et autres canapés du bâtiment).
Chat ayant initialement été récupéré par un refuge – le Battersea Dogs and Cats Home, au sud-ouest de Londres – Larry fait son entrée au 10 Downing Street en 2011 pour y réguler la population de rongeurs. A son arrivée, ses talents sont loués par le gouvernement qui parle d’un “fort instinct de chasseur” lié au passé de l’animal qui aurait vécu dans la rue avant d’arriver au refuge. Le Premier ministre de l’époque, le conservateur David Cameron, déclare à l’époque que Larry lui a été “chaudement recommandé” par Battersea Dogs and Cats Home. Il voit en lui un véritable “plus” pour Downing Street et se dit certain de son charme auprès des visiteurs.
Lorsque David Cameron quitte le 10 Downing Street en 2016, la question du devenir de Larry est soulevée. Un porte-parole du gouvernement précise toutefois qu’en tant que “chat fonctionnaire”, Larry n’appartient pas aux Cameron et qu’il peut donc rester, indépendamment de leur départ. Le matou sert donc aussi sous le mandat de Theresa May. Puis sous celui de Boris Johnson (et ce, malgré l’arrivée de Dilyn, adorable Jack Russel adopté par le Premier ministre et sa compagne Carrie Symonds et installé dans l’appartement du couple au-dessus du 11 Downing Street).
Véritable coqueluche des médias, Larry fait des apparitions publiques – que ce soit pour prendre la pause avec Barack Obama ou lorsqu’il miaule pour qu’on lui ouvre la porte du bureau ministériel) – qui attirent souvent l’attention. Et qui servent parfois de base à d’amusantes interprétations politiques. David Cameron avait ainsi fait remarquer en 2011, que le félin s’était plutôt montré “friendly” avec l’ancien président démocrate américain.
Mais il avait, en revanche, perturbé la visite de Donald Trump en 2019, en allant se coucher sous la voiture présidentielle l’empêchant momentanément de démarrer. Une action qui n’avait pas manqué d’être relevée par la presse alors que de nombreux manifestants anti-Trump faisaient entendre leur voix à Londres. Larry est également la star d’un compte Twitter – non officiel – à son nom qui porte un regard critique sur la politique britannique.
This government really should stop underestimating Marcus Rashford and start listening to him… pic.twitter.com/mP9s0ySV9z
— Larry the Cat (@Number10cat) October 26, 2020
D’autres félins sont en effet “en poste” aux alentours. A l’instar de Freya, superbe chatte tigrée ayant appartenu au ministre des Finances George Osborne, chargée, pendant un temps, d’aider Larry dans ses fonctions (la motivation de celui-ci à remplir son rôle de “Mouser” étant parfois remise en cause). Entre 2016 et 2020, Larry doit également s’habituer à Palmerston, fier matou noir et blanc ayant emménagé non loin, au ministère des Affaires étrangères. Les relations ne sont pas simples : la très sérieuse BBC rapporte des démêlés entre les deux chats….
Entre autres félins dans les environs, l’on peut aussi citer Gladstone, qui fait son entrée au ministère des Finances en 2016. Ainsi qu’Evie et Ossie, au Bureau du Cabinet (le “Cabinet Office”, voisin du “10 Downing Street”), en 2016 également. Non, il ne fait décidément pas bon être souris à Westminster…
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(*) ses fonctions se trouvent toutefois plus concentrées, dernièrement, sur le célèbre “Number 10”, où travaille le Premier ministre
Une première version de cet article avait été publiée le 13 février 2021.