Comme de nombreux pays dont la culture a été imprégnée par le christianisme, le Royaume-Uni fête Pâques en grande pompe chaque année. Les Anglais, Gallois et Nord-Irlandais profitent même de deux jours fériés – le « Good Friday » (Vendredi saint) et l’« Easter Monday » (lundi de Pâques) – à l’inverse des Français qui n’ont que le lundi de férié, et des Écossais qui n’ont que le vendredi. En outre, la façon de célébrer cette fête religieuse a bien évolué avec le temps.
Pâques, fête chrétienne, célèbre ainsi le miracle de la résurrection de Jésus Christ. Cette date, la plus importante du calendrier chrétien, était marquée en Angleterre par une série de rituels, de cérémonies et de mises en scène religieuses spectaculaires jusqu’au XVIIe siècle et l’arrivée du Puritanisme, comme l’explique le site historique English Heritage.
Lorsque le pays a repris les célébrations après ce mouvement religieux plus chaste, l’accent a été porté sur la fin de la période de carême, où les pratiquants doivent faire preuve d’abstinence et de modération sur certains « plaisirs » en souvenir des 40 jours de jeûne de Jésus Christ dans le désert.
Or, à l’instar d’autres célébrations comme Noël, Pâques a pris une dimension bien plus commerciale ces dernières années. Mais certaines traditions ont survécu à l’épreuve du temps.
Comme souvent au Royaume-Uni, qui dit rassemblement festif dit sport ! Les fêtes de Pâques n’ont donc pas fait exception, donnant lieu jusqu’aux XIXe et XXe siècles à des sports en tout genre. Pendant un temps, les amoureux de la chasse s’y donnaient à cœur joie en chassant le lièvre lors des « Leicester Hare Hunt », ou le cerf lors des « Epping Forest Stag Hunt », tandis que d’autres s’adonnaient au « Egg rolling » en faisant rouler des œufs décorés le long de collines pour voir lequel atteindrait la plus longue distance !
Aujourd’hui, la plupart des Britanniques se réunissent en famille ou entre amis et créent leurs propres activités lors de ce long week-end.
Dans certaines régions, de vieilles pratiques persistent, comme à Workington, dans le Cumberland, où l’on joue encore au « Uppies and Downies », sorte de football sans-règle vieux de plus de 200 ans et opposant sur trois jours plusieurs quartiers ou villes avoisinantes.
Mais que serait Pâques sans ses indissociables friandises ? La plus célèbre d’entre elles, l’œuf en chocolat, est très populaire au Royaume-Uni où près de 80 millions de ces friandises se vendent à cette période depuis plusieurs années, comme l’indique Statistica.
L’œuf de Pâques (« Easter egg ») a pourtant une origine bien plus modeste. Selon English Heritage, les œufs, symbole de fertilité et de « renaissance », faisaient partie des aliments proscrits lors du carême. Mais ils étaient aussi plus abordables que la viande pour les plus modestes, devenant ainsi monnaie courante à cette période.
Dans certaines régions, les échanges d’œufs ont même donné naissance à des jeux, comme le « Egg rolling » mentionné plus haut, la célèbre chasse aux œufs importée d’Allemagne au XIXe siècle et particulièrement appréciée de la reine Victoria, ou encore le « pace-egging » au nord-ouest de l’Angleterre, où des jeunes se déguisaient et divertissaient les foules en l’échange de nourriture, d’argent ou de boissons festives.
Cependant, la douceur la plus illustre de Pâques en l’Angleterre reste le « hot cross bun ». Cette petite brioche, ornée d’une croix effectuée à partir de sa pâte, est traditionnellement servie après un rapide passage au four lors du Good Friday, même si elle envahit bien plus tôt les étagères des supermarchés.
Toutefois, selon une vieille croyance, les hot cross buns apportent de la chance et sont impérissables ou ont des propriétés guérissantes lorsqu’ils sont confectionnés le jour du Vendredi saint. Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont délicieux et se marient parfaitement bien avec une bonne confiture.