Six morts et 456 cas de contamination étaient enregistrés au Royaume-Uni mercredi 11 mars, selon le gouvernement britannique. Si Boris Johnson envisage, selon l’évolution de l’épidémie, de fermer les écoles du pays, pour l’heure aucun établissement n’a encore décrété la fin des cours. Dans les écoles françaises de Londres, même situation, mais elles ont déjà pris des dispositions et se préparent à ce cas de figure. >
“L’établissement, en lien étroit avec les autorités de tutelle et sous l’égide du poste diplomatique, a régulièrement communiqué en direction des familles et des personnels, continue et continuera de le faire”, confie sommairement le Lycée français Charles de Gaulle de South Kensington. Les explications s’arrêteront là, malgré nos demandes de précisions sur les précautions, “rigoureuses” , prises “afin de prévenir la propagation du Covid-19”. Pour en savoir un peu plus, il faut se rendre sur son site internet, où un communiqué datant du 9 mars a été mis en ligne à destination des parents. Le proviseur appelle ainsi “les élèves et les personnels qui ont voyagé ou transité par les zones géographiques” de Chine, du Japon, de l’Iran, de Singapour, de Corée du Sud, d’Italie et même de France (communes de l’Oise, La Balme de Sillingy et communes du Morbihan) à “ne pas se rendre dans l’établissement scolaire pendant 14 jours suivant leur retour même s’ils ne présentent pas de symptômes”.
Même discrétion du côté de l’école Jeannine Manuel, qui explique simplement qu’elle applique “bien sûr les recommandations des autorités”. “Nous communiquons à ce sujet auprès de nos parents, élèves et membres du personnel. Nous mettons également en place tout le nécessaire pour assurer la continuité pédagogique pour nos élèves quelle que soit la suite”, répond l’établissement sans pour autant donner davantage de précision.
Au Collège français bilingue de Londres, les informations auprès des parents, élèves et personnel se font par régulièrement courriel, mais aussi via les écrans d’affichage au sein de l’établissement ainsi que lors d’échanges en classe. Le CFBL a tenu à s’appliquer, en plus des recommandations gouvernementales britanniques, des consignes plus restrictives. “La priorité reste les mesures d’hygiène à rappeler à toute la communauté scolaire (éviter les contacts physiques entre personnes, lavage fréquent des mains, utilisation de mouchoirs en papier, …)”, détaille le collège, qui demande “expressément aux familles de (lui) signaler toutes les situations médicales qui pourraient avoir un lien avec l’épidémie, même sans déplacement dans les zones à risques”. De plus, tous les voyages scolaires hors du Royaume-Uni ont été annulés jusqu’aux vacances d’avril. “Les sorties scolaires en Angleterre sont encore autorisées. La situation des voyages futurs est à l’étude au regard de l’évolution de la situation”, confie le directeur Denis Bittmann.
Au Lycée international Winston Churchill de Londres, on explique que s’il n’y a pas de désinfectant mis à disposition des élèves et du personnel, l’établissement privilégie “le lavage systématique et fréquent des mains au savon et à l’eau, comme c’est largement recommandé par les experts”, avance la proviseure Mireille Rabaté. En cas de cas de coronavirus d’un ou plusieurs enfants ou en cas de fermeture, l’établissement a déjà prévu des moyens de substitution des cours. “Nous avons une vaste panoplie de moyens à notre disposition et une grande expérience du fait de notre utilisation quotidienne depuis cinq ans de la technologie au service des apprentissages”, assure la responsable. Par exemple, ajoute-t-elle, un professeur enseigne déjà ses classes à distance et en temps réel et des élèves suivent les cours habituels depuis chez eux. “Ce sont des dispositifs que nous avons mis au point et que nous pratiquons depuis l’ouverture du lycée. Les élèves sont formés et agiles avec ces dispositifs, les parents les connaissent et ne sont ni inquiets ni surpris : chez nous, c’est “school as usual””.
A la maternelle Les Petites Etoiles, les parents ont été consultés il y a déjà deux semaines pour savoir ce qu’ils souhaitaient voir être mis en place dans ce contexte de coronavirus. “On leur a envoyé un questionnaire pour leur demander s’ils voulaient qu’on ajoute des mesures complémentaires aux simples recommandations du gouvernement britannique”, raconte Olivier Bertin, un des co-fondateurs de cet établissement, qui compte deux antennes à Londres. Visiblement, aucune mesure supplémentaire pour protéger les enfants n’a été réclamée. “On a rappelé par ailleurs au personnel qu’il faut se laver les mains très régulièrement, mais quand on travaille dans une crèche et maternelle, c’est déjà quelque chose que l’on fait systématiquement”. Pour l’heure, la seule inquiétude est de savoir si le gouvernement dédommagera les établissements en cas de fermeture. “Il faudrait que l’on puisse avoir accès à des mesures de compensations financières”, insiste Olivier Bertin. Ce sera, selon lui, une question de survie pour toutes les écoles après la fin de l’épidémie.