L’information n’a pas fait grand bruit en France, mais de côté de la Manche, elle fait couler de l’encre médiatique. En effet, le député Les Républicains Philippe Juvin a déposé devant l’Assemblée nationale, lundi 13 février, une “proposition de résolution portant reconnaissance du rôle historique de Napoléon III par l’accueil sur le territoire français de sa sépulture”. “Le temps a fait son office et c’est le moment de réconcilier les Français avec leur passé. Les parts d’ombre de Louis‑Napoléon Bonaparte sont contrebalancées par tout ce que sa présidence et son règne ont apporté au pays”, a-t-il ainsi estimé.
Avant lui deux autres parlementaires avaient fait part de leur ambition de rapatrier les centres du dernier empereur de France : le député RN Jean-Philippe Tanguy qui avait déposé lui aussi un texte pour obtenir ce rapatriement en France, puis le sénateur Roger Karoutchi qui s’était fendu d’un tweet, le 10 janvier dernier, au lendemain du 150ème anniversaire de la mort de Napoléon III, considérant “que le rapatriement du corps de l’Empereur en France est une obligation morale”.
Napoléon III,empereur des Français de 1852 à 1870,est enterré en Angleterre depuis sa mort il y a 150 ans.Mal aimé,il a été réhabilité par des ouvrages dont celui de Philippe Séguin. Je considère que le rapatriement du corps de l’Empereur en France est une obligation morale. pic.twitter.com/mLRQ4ErRsc
— Roger KAROUTCHI (@RKaroutchi) January 10, 2023
Cette demande de la part d’élus du rapatriement de l’empereur, mort en exil le 9 janvier 1873 en Angleterre et inhumé, aux côtés de son épouse, l’impératrice Eugénie et de leur fils unique, le prince impérial Louis-Napoléon dans la chapelle de l’abbaye Saint-Michel à Farnborough dans le nord-est du Hampshire en Angleterre, n’est pas du goût de certains médias britanniques. “La dépouille de Napoléon III ne sera pas restituée à la France”, titre The Spectator, tandis que The Telegraph explique “pourquoi les restes de Napoléon III sont mieux en Grande-Bretagne”.
Il faut dire que le sujet est un vieux serpent de mer. Dans les années 90, Philippe Seguin avait milité pour que les cendres soient rapatriées en France, Christian Estrosi également à la fin des années 2000 ou encore Marie Le Pen en 2017, mais jamais aucune demande officielle d’un président de la République a été formulée, ni même de la part des descendants de la famille.