Ils ont la jeunesse, l’envie et les idées qui fusent. Eléonore Blondey et Emilian Rouquet, un duo lié par une forte amitié, se sont lancés depuis septembre dernier dans la création d’une marque de vêtements unisexes du nom d’Emil’s Mess. Les deux Français, originaires de Toulouse, ont choisi Londres pour tenter leur chance dans la mode avec une première collection intitulée “Adam”.
C’est en effet la capitale anglaise qui les a rassemblé. Arrivés chacun de leur côté, ils sont aujourd’hui devenus inséparables. Emilian Rouquet y a posé ses valises en 2019 pour améliorer son anglais et a enchaîné les petits boulots. De son côté, Eléonore Blondey est venue y faire son Erasmus en 2018 dans le cadre de son DUT Technique de commercialisation. Elle a ensuite choisi de poursuivre son expérience en Angleterre à l’université de Westminster avec une formation en “fashion business management”. Ainsi, depuis leur installation, seul le confinement de mars dernier les a fait quitter temporairement l’île britannique pour retourner dans le sud de la France.
Loin d’être un frein dans leurs ambitions londoniennes, ce retour aux sources a permis aux deux amis, dont l’intérêt pour la mode a toujours été un atome crochu, d’imaginer une marque de vêtements qui leur ressemble. “C’est en étant confiné que j’ai vraiment commencé à créer et à broder. J’ai tout de suite partagé mes dessins avec Elly et l’idée d’en faire une marque est venue naturellement”, explique Emilian Rouquet. C’est ainsi que Emil’s Mess naît, mettant à l’honneur le surnom du jeune homme qui a dessiné la première collection.
D’ailleurs, aux origines de son inspiration, rien de moins que l’œuvre de Michel-Ange sur le plafond de la chapelle Sixtine au Vatican : “La création d’Adam”. Reprenant les fameuses mains de la fresque, le Toulousain les agence différemment pour symboliser l’acte du don. L’éthique d’une marque voulant “rassembler l’art passé et la société d’aujourd’hui” est alors au cœur de leur démarche selon les mots d’Eléonore Blondey, au commande de la partie “business” de l’entreprise. “On ne veut pas faire des habits pour faire des habits. On veut utiliser la mode comme moyen d’expression pour faire passer un message aux jeunes d’aujourd’hui”, explique t-elle.
C’est pourquoi, pour leur première collection, on trouve un tee-shirt où la main gauche initialement peinte par Michel-Ange tient un préservatif. Accompagné de l’inscription au dos “or touch me only with…your eyes”, ce modèle a par exemple pour objectif la lutte contre le sida.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul engagement que prend la marque, qui se veut aussi la plus respectueuse possible de l’environnement, comme le souligne Eléonore Blondey. “J’ai vraiment à cœur de travailler dans une entreprise avec des valeurs”, affirme la jeune femme. Pour se faire, Emil’s Mess veut avant tout éviter la surproduction en ne produisant que le strict nombre de commandes passées sur le site. “Malheureusement, le coton de nos pulls vient du Pakistan mais tout est imprimé à Londres”, confie la Toulousaine.
A cela s’ajoute également l’inclusivité qui est la raison pour laquelle tous les vêtements sont unisexes selon Emilian Rouquet. Il déclare de plus “vouloir toucher tout le monde en mettant en avant la diversité à travers différents profils et ethnicités”.
Autant d’idées que le duo a développées à travers sa première ligne de prêt-à-porter, disponible à la vente sur leur site internet depuis le mardi 17 novembre et aussi visible sur Instagram. Le lancement ayant à peine commencé, les deux partenaires sont prudents et ne pensent pas encore à une deuxième collection, même si le projet idéal serait d’en créer une autour d’une nouvelle œuvre d’art.