La France va avoir besoin de nouveaux enseignants pour peupler les écoles du réseau AEFE (Agence de l’enseignement du français à l’étranger) dans les dix ans qui viennent. C’était l’un des messages portés par Christophe Bouchard, le directeur de cette agence qui pilote un tissu de 496 établissements français dans 137 pays et scolarisant 355.000 élèves.
Présent au colloque sur le plurilinguisme organisé par le député des Français d’Amérique du Nord Roland Lescure, samedi 6 octobre, l’administrateur a souligné que le manque d’enseignants était l’un des défis que l’agence devait résoudre afin de remplir l’objectif d’Emmanuel Macron de doubler d’ici 2030 le nombre d’élèves scolarisés dans les écoles du réseau. “Comme nous voulons doubler le nombre d’élèves, il faudra doubler le nombre d’enseignants, a-t-il indiqué, précisant que la plupart de ces nouvelles recrues seront des “locaux, non-titulaires“. “On ne peut pas avoir deux fois plus d’enseignants titulaires de l’éducation nationale (…). Les enseignants qui connaissent le français à l’étranger seront plus que bienvenus pour permettre aux écoles de se développer”.
L’objectif d’Emmanuel Macron de doubler le nombre d’élèves est vu comme irréaliste par ses détracteurs compte-tenu des contraintes budgétaires qui pèsent sur l’agence. Le projet de loi de finances (PLF) de 2019 prévoit notamment une réduction de l’enveloppe des bourses scolaires distribuées aux élèves français du réseau qui en remplissent les critères.
Christophe Bouchard ne cache rien des défis que représente l’objectif présidentiel. Au-delà du dossier chaud des enseignants, rendu encore plus difficile par la pénurie des vocations en France, le directeur de l’agence a indiqué que l’objectif macronien sera rempli en s’appuyant sur les élèves étrangers plus que sur les petits Français expatriés.