“Ecrire un roman était dans ma ‘to do list’”, confie Laura Emann, dont le tout premier livre, Rivalités et plus si affinités, est sorti le 20 novembre. L’action s’y déroule à Édimbourg, ville dont elle est tombée amoureuse durant son Erasmus, bien des années plus tôt. Rédiger un récit se déroulant dans cette région du Royaume-Uni était alors pour elle une évidence.
La raison d’une telle certitude s’est imposée d’elle-même à l’écrivaine de 35 ans. “Il est plus facile pour moi d’écrire en pensant à cette ville, à cette région, car cela me fait voyager, je me revois là-bas.” Laura Emann a en effet vécu un an dans la capitale écossaise, dans le but de préparer sa licence en langues étrangères appliquées.
C’était il y a maintenant 15 ans, mais son amour pour cette ville n’en a pas été altéré. “J’avais 14 ans quand je suis allée pour la première fois en Écosse, se souvient-elle. Après cette découverte, je voulais vraiment y retourner, d’où le choix de l’université française dans laquelle j’ai étudié, qui avait un partenariat avec celle d’Édimbourg.” La période de sa vie au cours de laquelle elle a vécu cette première expérience à l’étranger en est aussi pour beaucoup dans le souvenir qui lui reste. “J’avais 20 ans à l’époque, c’était la première fois que je vivais dans une capitale, que j’allais dans une grande université. Cette première expérience d’expatriée m’a alors énormément marquée, d’autant plus que je l’ai vécue dans le cadre Erasmus. Cette année était juste magique.”
Avec un bac littéraire et un diplôme dans les langues, Laura Emann a alors toujours eu en tête d’écrire son propre roman. Avant Rivalités et plus si affinités, elle avait déjà entrepris une première tentative d’écriture, à la sortie de son master. “Ça a été un gros loupé, en rigole-t-elle encore. J’étais partie la tête dans le guidon. Très enthousiaste, j’avais fait un super premier chapitre mais j’attends toujours le deuxième !” Son cas est loin d’être isolé. De nombreux écrivains connaissent également ce type d’expérience, au moment de leur tout premier projet.
Après cette erreur de débutante, la volonté d’écrire ne l’a pour autant jamais quittée. Mais pas question de faire deux fois la même bêtise. “Avant de me lancer dans l’écriture, je me suis d’abord renseignée, notamment sur la méthodologie à suivre pour construire un premier roman.” Si elle a d’abord pensé reprendre le chapitre écrit 6 ans plus tôt, elle y a finalement renoncé. “Je n’en avais plus envie. Du temps était passé, je ne voyais plus les choses de la même manière à 27 ans qu’à 22 ans”, explique-t-elle.
En 2014, elle s’est donc lancée dans une toute nouvelle histoire, sans abandonner son souhait d’écrire un récit dont l’action se déroulerait en Écosse. “Si j’ai mis autant de temps pour le finir, c’est tout simplement parce que j’écrivais seulement quand j’en avais envie. J’ai parfois laissé le projet de côté pendant plusieurs mois, même pendant une année entière. Ce n’est pas que je n’étais pas inspirée, je n’ai jamais eu de mal à écrire, c’est juste que je n’avais pas le temps, entre le travail (elle est assistante commerciale trilingue, ndlr) et les enfants.” Si le syndrome de la page blanche ne l’a pas empêché d’avancer, le roman fait tout de même 450 pages, ce qui peut aussi expliquer le temps de latence entre le début et la fin de l’écriture de ce roman.
Et pour une première, le moins que l’on puisse dire, c’est que Laura Emann a eu du succès auprès des maisons d’édition. “Normalement, il est très compliqué de trouver une maison d’édition prête à vous publier pour votre premier livre. Pour ma part, six étaient prêtes à le faire.” Si elle ne l’explique pas vraiment, elle pense que Rivalités et plus si affinités fait preuve d’originalités de scénario qui l’auraient aidé à passer le barrage des éditeurs. “Mon livre s’inscrit dans la romance contemporaine, genre qui marche très bien aujourd’hui. Les speed dating et les blinds restaurants répondent présents. Mais j’ai aussi souhaité faire passer des messages qui me tenaient à cœur.“
L’ouvrage suit en effet les mésaventures d’Olivia, jeune Ecossaise vivant à Edimbourg. Après avoir stoppé ses études en médecine, la jeune femme est en lice pour décrocher un nouveau job dans une multinationale, emploi qui lui permettrait alors de reprendre sa vie en main. Mais le plus dur est à venir : faire ses preuves pour obtenir le poste, face à trois autres candidats, dont l’un n’est autre qu’un jeune homme déterminé à obtenir le poste mais également à devenir bien plus qu’un simple concurrent et collègue auprès d’Olivia.
Rivalités et plus si affinités parle alors avec une certaine exactitude du monde du travail, et notamment du monde de l’entreprise, ce qui, selon Laura Emann, a pu contribuer à distinguer son ouvrage auprès des maisons d’édition. “Je suis commerciale, je connais bien le monde de l’entreprise et des multinationales. Quand j’évoque à travers le récit la place de la femme dans la société mais aussi dans le monde de l’entreprise, la vision que je porte est réelle, ce ne sont pas des clichés. J’aborde aussi la question de l’handicap dans la société actuelle.” Son récit n’en reste pas moins divertissant, via le recours à des joutes verbales notamment, ou des scènes quelque peu cocasses.
À la question de savoir si l’histoire qui y est racontée est entièrement romancée, la réponse est oui. Cependant, quelques petits éléments sont tout de même inspirés de près ou de loin de son histoire. “Il y a cette scène où Olivia raconte son arrivée pour la première fois à Édimbourg en décrivant la ville, le château construit sur un rocher d’origine volcanique, ou encore le marché de Noël. C’est à ce moment qu’elle décide qu’elle viendra y faire ses études plus tard. Raison que ma colocataire de l’époque m’avait alors donnée pour m’expliquer pourquoi elle était venue faire ses études dans la capitale écossaise.”
Concernant la ville en elle-même, si certains éléments du récit ont été inventés de toute pièce, comme le grand groupe pharmaceutique dans lequel Olivia souhaite être embauchée, ceux qui la connaissent devraient facilement visualiser les lieux dans lesquels se déroulent certaines scènes : le port, Princes Street pour les après-midis shopping, le château ou encore Arthur Street…
Pour le moment, il n’est pas prévu que Rivalités et plus si affinités soit traduit dans une autre langue. Mais cela dépendra de la maison d’édition, Elixyria, avec laquelle Laura Emann a signé pour les sept prochaines années. En attendant, la jeune écrivaine travaille déjà sur un nouveau projet : une duologie fantastique, dont le tome 1 est prêt à être proposé aux maisons d’édition. Une autre histoire qui promet de faire voyager les lecteurs en Écosse, mais cette fois, dans les Highlands.