“Il n’y aura pas d’accord à l’aveugle”, a déclaré le président de la République française, lors du sommet informel de Salzbourg (Autriche) jeudi 20 septembre. De la fermeté et rien d’autre. Voilà ce qu’a laissé transpirer le discours d’Emmanuel Macron.
Il a ainsi lancé que les propositions de Londres sur l’accord entourant le Brexit n’étaient pas “en l’état actuel acceptables”, sur le plan économique, car comme il l’a rappelé, “elles ne sont pas respectueuses de l’intégrité du marché unique”. Emmanuel Macron avait déjà averti il y a quelques semaines : pas question que la sortie du Royaume-Uni affaiblisse l’intégrité de l’Union européenne.
Quand on sait qu’il ne reste que quelques semaines (la date butoir a été repoussée à fin novembre) à l’UE et la Grande-Bretagne pour trouver un accord, la fermeté du président français marque un nouveau tournant. “Nous sommes aujourd’hui à l’heure de vérité et il faut utiliser les prochaines semaines pour avancer”, a ajouté Emmanuel Macron qui a dit attendre les nouvelles propositions britanniques pour octobre. Un sommet est effectivement prévu le 18 lors d’un conseil extraordinaire entre les chefs d’Etats du bloc européen.
Le chef de l’Etat a également attaqué les politiques – dont Nigel Farage du parti Ukip et Boris Johnson du parti des conservateurs – qui avaient activement mené campagne pour la sortie du pays en juin 2016, avant le référendum. “Le Brexit est le choix du peuple britannique, poussé d’ailleurs par certains qui présidaient des solutions faciles”, a lâché Emmanuel Macron, “ce qui disaient qu’on peut faire facilement sans l’Europe, que ça va très bien se passer et que ça rapporte beaucoup d’argent sont des menteurs. Et c’est d’autant plus vrai qu’ils sont partis le jour d’après pour ne pas avoir à gérer le Brexit”. Il a alors averti les pays qui seraient tentés de faire la même chose : sortir de l’Union européenne n’est “pas si simple, sans coût et sans conséquence”. Et le Royaume-Uni en sera au final l’exemple.