Margaux Terrou et Violaine Lemasson se sont rencontrées dans un cours de gym suédoise (swedish fit). Très vite, les deux Françaises se sont liées d’amitié et ont fondé ensemble Entr’elles London, le réseau professionnel pour les femmes francophones de Londres.
La première se définit, pour plaisanter, comme le “Cupidon de l’emploi”. Margaux Terrou est en effet chasseuse de tête dans le secteur de la finance pour un cabinet de recrutement, Lawrence Harvey, qui l’a débauchée à la fin de ses études.
La seconde, elle, est actuellement à la recherche d’un emploi. Mais pendant six ans, Violaine Lemasson a été la “chef d’orchestre” de la communication de diverses entreprises, de la multinationale à la start-up. “J’ai un double master, l’un en communication, l’autre en design”, complète la jeune femme de 31 ans. Elle s’est installée à Londres en 2015 pour rejoindre son fiancé.
Ces deux profils étaient faits pour se rencontrer. Après ce coup de foudre amical à la gym suédoise, les deux jeunes femmes ne se quittent plus. En plein Euro 2016, alors que leurs petits-amis regardent tranquillement un match, Margaux Terrou lance une idée : pourquoi ne pas créer un réseau pour les femmes actives françaises à Londres ? “Sept mois après mon arrivée dans le cabinet de recrutement, et après le départ de ma collègue, on m’a confié son poste”, raconte-t-elle.
Devant la charge énorme de travail, la jeune femme est obligée de travailler les week-ends. Craignant le burn-out, elle décide de se renseigner sur les réseaux féminins pour trouver un soutien et des réponses à ses questions sur sa carrière. “Mais il n’y avait que des Ladys Clubs (clubs privés pour femmes d’affaires, NDLR), des réseaux d’entrepreneuses ou de mamans. Mais rien pour les femmes actives d’une manière générale”.
Devant ce constat, Margaux Terrou se dit qu’il y a quelque chose à faire. “J’en ai donc parlé à Violaine car je sais qu’elle voulait se lancer dans un projet entrepreneurial. Je lui ai dit : “On va faire comme Steve Jobs, il y a un truc qui n’existe pas, alors on va le créer””, rit la jeune femme. Violaine Lemasson est emballée par l’idée.
Pendant plusieurs mois, elles travaillent sur le projet. “On a voulu s’accorder ce temps pour faire les choses correctement. Chaque détail a son importance”, complète la trentenaire. Elles ont aussi demandé l’avis de plusieurs femmes sur leurs attentes à l’aide de questionnaires, elles ont également étudié le marché des réseaux…
Le choix du nom a été trouvé par Violaine Lemasson : ce sera donc “Entr’elles London”. “On voulait quelque chose qui s’apparente à un esprit cocooning”, insiste-t-elle. Mais sur quel modèle s’appuie ce réseau ? “J’avoue que j’ai une grande passion pour les réunions Tupperware et lingerie. On a donc voulu un peu réadapté ça avec Entr’elles”, commente Margaux Terrou, “attention, l’idée n’est pas de venir se faire des copines, mais de venir échanger, parler de son travail, de réseauter. Après, si les femmes qui viennent découvrent des affinités entre elles, tant mieux”.
A qui s’adresse Entr’elles London? “A toutes les femmes francophones, qui travaillent, sont en transition ou reconversion professionnelle, à la recherche d’un emploi…”, lancent les deux associées.
Des ateliers sur des thèmes divers et utiles (CV, maintien de la posture au travail, entretien d’embauche…) sont organisés deux fois par mois en petit comité. Si Violaine Lemasson et Margaux Terrou en animent la plupart, certains sont assurés par des coachs professionnelles. “Et mensuellement, on propose un meet-up ouvert à toutes celles qui le souhaitent pour venir échanger, réseauter, écouter certaines parler de leurs parcours professionnel”.
En un an, les choses ont bien évolué pour Entr’elles London. Aujourd’hui, deux autres jeunes femmes, Alexandra Gerolami et Mélanie Bonnet, ont rejoint l’aventure aux côtés des fondatrices. Car des projets, il en arrive. “La prochaine étape, c’est la création de statuts juridiques pour Entr’elles London et on va continuer à développer tout cela avec la possibilité de s’inscrire en ligne aux ateliers et meet-ups”, avance Violaine Lemasson.
Puis, dans quelques mois, ce sera l’ouverture d’un bureau Entr’elles à Paris. “On veut créer une plateforme pour accueillir les femmes revenant de l’expatriation, que ce soit de Londres ou d’ailleurs, mais aussi mieux préparer celles qui veulent partir”, détaille Margaux Terrou. Des packs mobilité vont être ainsi proposés, en partenariat avec des entreprises et coachs professionnelles.
Pour le moment, deux grands événements attendent les deux fondatrice d’Entr’elles London : un dîner-débat jeudi 8 mars à l’occasion de la journée de la femme, chez Mamie’s, sur le thème : “qu’est-ce qu’être féministe?”. Puis, mercredi 21 mars, le meet-up mensuel sera consacré à la francophonie. “On recevra le Haut commissariat du Canada pour échanger sur la place de la femme dans la francophonie. L’objectif est de mettre en avant le pays, qui depuis l’arrivée du Premier ministre, Justin Trudeau, a davantage un positionnement féministe”, concluent Margaux Terrou et Violaine Lemasson.