Disponible depuis début octobre sur la plateforme Netflix, le documentaire “Beckham” retrace la vie professionnelle mais aussi personnelle de l’ancien joueur de Manchester United et capitaine de l’équipe d’Angleterre. Pendant près de deux heures, à travers d’interviews du principal intéressé, David Beckham, ainsi que de sa femme, Victoria, de ses parents, ses amis, ses anciens co-équipiers et entraîneurs et des spécialistes du football, les spectateurs sont invités à (re)découvrir le parcours incroyable de l’Anglais.
Divisé en quatre épisodes d’un peu plus d’une heure chacun, ponctué d’images d’archives de matches, de vidéos de famille ou personnelles, de médias… le documentaire a été réalisé par l’Américain Fisher Stevens. La première partie, “The Kick”, débute sur son premier but, lors de la saison 1996-1997 de Manchester United, devenu mythique car marqué depuis la moitié du terrain. De là naîtra la légende Beckham. Les médias britanniques commenceront alors à s’intéresser à ce joueur d’à peine 21 ans, dont la passion pour le football aura été communiquée par son père, Ted, fan de Manchester United. “Chaque Noël, je recevais un kit de l’équipe. Son obsession était plus forte que la mienne”, se souvient alors David Beckham, qui signera son contrat d’entrée dans le club à 14 ans, club alors dirigé par Sir Alex Ferguson.
Dès le premier épisode, les spectateurs verront que de nombreux Français ont compté dans la carrière de l’Anglais. Et en premier lieu, Eric Cantona, son co-équipier au sein de Manchester United. “Mon premier but était génial, mais j’étais plus excité à l’idée de le célébrer avec Eric”, lance David Beckham. Le Français sera même surpris quand le réalisateur lui expliquera que c’est l’un des meilleurs souvenirs du joueur anglais. “C’est comme un artiste en face d’une toile”, estime Eric Cantona, quand on lui demande ce qu’il pense du jeu de son ancien co-équipier, “il pouvait faire rentrer le ballon n’importe où”.
Et puis, il y a la rencontre avec Posh Spice : Victoria Adams. A l’époque, le groupe The Spice Girls explose dans les charts, devient omniprésent. On apprend alors dans le documentaire comment David Beckham était sûr de se marier avec la Spice Girl la plus discrète du groupe. Et on découvre aussi comment les deux futurs tourtereaux se rencontrent lors d’un match en mars 1997. Leur relation, d’abord mise sous radars, fera la Une des tabloïds britanniques. Le couple deviendra iconique et tous leurs faits et gestes, leurs vêtements seront scrutés à la loupe. Traqués, pourchassés pour une photo… Les deux amoureux sont constamment sous les feux des projecteurs, ce qui ne plaît pas forcément à l’entraîneur de David Beckham, qui préférait qu’il se concentre sur son jeu.
Sélectionné pour intégrer l’équipe d’Angleterre, pour la coupe du Monde de 1998, le Britannique atteint un rêve, qui va se transformer très bientôt en cauchemar. Un mauvais geste contre le joueur argentin Diego Simeone (interviewé lors du documentaire) pendant le match contre l’Argentine, un carton rouge et un entraîneur, Glenn Hoddle, qui blâme David Beckham pour l’élimination de l’Angleterre de la coupe. Le joueur deviendra un bouc émissaire d’un peuple en colère. Un peu comme Zinédine Zidane en 2006, lors de la finale contre l’Italie.
Zidane, justement, sera celui qui lui soufflera à l’oreille qu’il serait temps de rejoindre le Real de Madrid. Mais avant de signer au sein du club madrilène, David Beckham va parvenir à inverser son image dans l’opinion publique britannique. D’ange déchu, il va vivre une véritable résurrection grâce à d’incroyables performances sous le maillot de Manchester United. L’épisode deux du documentaire, “Seeing red”, revient justement sur ce retour en grâce avec un titre notamment de champion de la League en 1999. Une année qui signera aussi son mariage avec Victoria Beckham, qui a accouché quelques mois plus tôt de leur premier fils, Brooklyn. Puis le couple s’envolera pour une semaine de lune de miel en… France !
La fin du millénaire sera aussi pour “Becks” une période où il va devenir une marque à lui tout seul. Coupes de cheveux, style, couvertures de magazines de mode… Mais pas de quoi faire plaisir à tout le monde, et notamment pas à l’assistant du coach de Manchester United, Carlos Queiroz, qui signera la fin de David Beckham dans le club. Le divorce sera très difficile avec son second père, Sir Alex Ferguson. Une proposition du Real Madrid arrivera à point, et l’Anglais rejoindra en 2003 la Dream Team madrilène, comptant dans ses rangs, Luis Figo, Ronaldo… et Zinédine Zidane ! Une arrivée royale, à découvrir dans l’épisode trois, “Golden Balls”, lui a même été réservée dans la capitale espagnole. Si les débuts ont été difficiles pour s’intégrer dans l’équipe, l’Anglais finira par trouver sa place de “Galactico”.
C’est l’affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Si dans ce documentaire, la vie professionnelle de Becks est décortiquée, sa vie personnelle également. De sa rencontre avec Victoria à son mariage en passant par l’arrivée de ses enfants, les tabloïds britanniques se sont régalés et ont vendu des millions de journaux en titrant sur le couple. Mais l’image du mariage parfait, que le couple avait réussi à vendre, va exploser. En avril 2004, la presse révèle que le joueur aurait eu une relation extra-conjugale avec son assistante personnelle, Rebecca Loos, juste après avoir signé à Madrid, un an plus tôt. C’est la première fois que les Beckham parlent ouvertement de cette affaire. Une séquence avec beaucoup d’émotions. Feinte ou réelle ? Aux spectateurs d’en juger.
En tout cas, les allégations de tromperie auront causé stress, poursuites de paparazzi, gros titres… de quoi rendre le couple a bout de nerfs. Fini le Real de Madrid et direction les Etats-Unis, à Los Angeles, pour une nouvelle vie. Mais l’aventure sur le terrain ne sera pas à la hauteur des attentes de l’ancien Galactico. Retour en Europe, à Milan, puis revirement de situation avec un rétropédalage. Il restera finalement cinq ans sur le sol américain, avant de rentrer à la maison, en Angleterre.
Mais la carrière du Britannique n’est pas encore finie. C’est ce que l’on apprend dans ce documentaire : après un début plutôt lisse, le parcours de David Beckham aura été animé, dès le moment où il quittera Manchester United, d’embûches et de retournements de situation. Pas prêt à prendre sa retraite, il décide à la dernière minute, après Los Angeles, de signer à Paris en 2013. Une saison, puis la fin. Son corps, il l’avoue volontiers, ne suit plus. Mais, si on le voit dans sa belle maison de campagne, devenu richissime, heureux de cuisiner et de s’occuper de ses abeilles, si on apprend aussi qu’il est obsédé par la propreté… l’Anglais n’en a pas fini avec le football. “Le football est une drogue”, confirme Eric Cantona. Le documentaire se termine sur une nouvelle aventure sportive pour lui. On ne vous en dit pas plus… Juste que cela implique un homme qui aura eu la peau de la France lors de la dernière coupe du Monde.
Pour celles et ceux qui ne connaissaient rien de la carrière de David Beckham, ils en ressortiront un peu épatés par son parcours hors norme. De ses débuts à Manchester United à son dernier match sous les couleurs du maillot parisien, l’Anglais aura marqué de son coup de pied légendaire l’histoire du football.
On en apprend plus également sur sa relation avec l’ancienne Spice Girl, qui tente par là-même de changer l’image que beaucoup ont d’elle, certainement fabriquée par une certaine presse : une femme peu souriante et peu avenante.
Mais on ne peut s’empêcher de se dire, à la fin de ces quatre épisodes, que, comme ils ont réussi à très bien gérer leurs carrières jusqu’ici, les Beckham ont certainement pensé au moindre détail livré lors des interviews.
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