« C’est très décevant, j’avais prévu de parcourir le traditionnel Londres-Paris à vélo avec des amis cet été et de revenir en Eurostar. Nous avons abandonné notre projet, voyager avec un vélo en avion est franchement trop compliqué », témoigne un cycliste français établi dans la capitale anglaise. Des deux côtés de la Manche, les cyclistes ont en effet dû faire une croix sur les services d’Eurostar, la compagnie ferroviaire Eurostar n’ayant pas encore rétabli son service « vélos à bord », suspendu depuis la pandémie et qui n’est toujours pas à l’ordre du jour pour l’entreprise.
Avant la pandémie, les cyclistes devaient, lorsque le service était actif, réserver un billet supplémentaire auprès d’Eurostar pour leur vélo. Pour la somme de 55 livres, les vélos étaient transportés entre les deux pays et réceptionnés dans les hangars d’Eurostar en attendant l’arrivée de leur propriétaire.
Pour expliquer son choix de suspendre ce service pour cyclistes, Eurostar met en cause le Brexit, qui exigerait la mise en place de vérifications douanières supplémentaires. « Les vélos et les individus sont transportés séparément, ce qui implique des coûts douaniers supplémentaires avant qu’ils ne puissent être restitués aux clients », explique une représentante de la compagnie ferroviaire. Les changements imposés par le divorce politique ne concernent pourtant pas explicitement le transport d’effets personnels, tels que les vélos. Mais, interrogé sur le sujet, Eurostar est resté évasif.
Mais si le Brexit est ainsi mis en cause par la compagnie ferroviaire pour justifier l’absence du service depuis près de deux ans, il semblerait que la vérité se trouve dans des difficultés logistiques inhérentes à l’entreprise. « Avant de rétablir ce service, nous voulons nous assurer que tout est en place pour pouvoir le faire fonctionner efficacement pour toutes les parties concernées », précise la représente d’Eurostar.
En effet, l’accord de commerce et de coopération entre le Royaume-Uni et les pays de l’Union européenne prévoit de nouvelles conditions pour le transport de marchandises destinées au commerce, ou encore les produits soumis à accise (alcool, cigarettes, armes et munitions, combustibles), mais ce n’est pas le cas pour les équipements sportifs appartenant aux voyageurs.
Si des rumeurs courent sur la toile au sujet de la remise imminente – certains parlent d’une mise à jour en septembre 2022 – en service des transports des vélos à bord des trains Eurostar, l’entreprise reste prudente. « Nous ne sommes pas en capacité de transmettre plus d’informations sur le sujet pour le moment, nous le ferons dès que possible sur notre site Internet », assure Eurostar.
En attendant la prise d’un service assurant un départ et une arrivée dans le cœur des capitales, reste la possibilité de transporter son vélo en bateau ou en avion mais pour cette dernière option, cela demande une organisation qui pourrait rapidement décourager les cyclistes les plus motivés.