Les entrepreneurs français de la Tech à Londres, moins inquiets de l’impact du Brexit ? Visiblement oui. C’est une étude de la French Tech London, fondée en avril 2016 et rassemblant des acteurs du public (Ambassade de France, Chambre de Commerce et Business France) et du privé (FrogValley, French Connect London et French Digital), qui le montre. Les résultats d’un nouveau sondage, réalisé sur les six derniers mois auprès des adhérents entrepreneurs, viennent d’être dévoilés.
L’organisation avait en effet décidé en janvier 2017 de prendre le pouls tous les six mois auprès de ses membres pour mieux comprendre les conséquences du Brexit et leurs impacts dans le monde de la Tech française à Londres. “Nos missions à la French Tech London est de fédérer, accompagner, et faire rayonner la French Tech à l’étranger. Ce sondage s’inscrit davantage sur les deux premiers points d’action”, confie Albin Serviant, co-fondateur et président de la French Tech London.
Il faut dire que le Brexit est sur toutes les lèvres depuis les résultats du référendum du 23 juin 2016 et davantage encore depuis le déclenchement de l’Article 50 en mars 2017. “Le contexte actuel nous fait tous nous poser des questions. Réaliser ce sondage et partager les données au plus grand nombre, c’est essentiel et intéressant pour connaître l’évolution du ressenti des entrepreneurs de la Tech”, poursuit l’entrepreneur.
La nouvelle enquête, à laquelle ont répondu plus de 300 personnes, a montré que la France serait la destination de choix après le Brexit pour 55% de la population, suivie par les États-Unis (25%), l’Allemagne (17%) et l’Espagne. 33% des répondants avaient également déclaré avoir pris des dispositions pour l’après-Brexit (+10 points par rapport à l’année dernière), et 60% avaient assuré avoir ressenti une conséquence depuis le référendum (contre 54% l’année dernière).
Cependant le niveau d’inquiétude avait considérablement chuté depuis 2017 puisque “seulement” 54% sont inquiets de l’impact du Brexit (contre 78% l’année précédente), mais 60% s’inquiètent encore de la liberté de mouvement et 55% du commerce. “Le Brexit n’est pas encore arrivé, d’où la nécessité de lire les résultats de l’enquête avec prudence”, commente Albin Serviant, “le niveau de stress est en baisse selon les résultats, cependant les Tech Entrepreneurs parlent de plus en plus de rentrer en France. Mais nous ne pouvons pas non plus y voir un modèle massif car d’autres arrivent encore au Royaume-Uni pour commencer à étendre leurs activités à l’étranger”.
Dans ce contexte, la France se positionne donc comme un refuge pour les entrepreneurs étrangers. D’ailleurs, comme le rappelle Albin Serviant, deux initiatives publiques ont été lancées pour aider les entrepreneurs et les talents internationaux Tech à venir en France, le French Tech Ticket et le French Tech Visa. En 2016, plus de 2 700 start-ups et 90 pays se sont inscrits au French Tech Ticket dans le but de s’implanter en France. L’intérêt des entrepreneurs étrangers pour s’installer en France est en réponse au mouvement dynamique appelé “French Tech”, confie le co-fodnateur du hub.