D’accord elle est la fille d’un des acteurs écossais les plus célèbres au monde. Mais Esther McGregor, fille d’Ewan McGregor, est aussi une chanteuse dont la carrière semble être déjà prometteuse. En effet, avec son ami Leo Major, ils vient de lancer leur premier EP. Le duo, qui a choisi de s’appeler French Thyme et dont les chansons mélangent avec délicatesse la langue de Molière et de Shakespeare, ont voulu ainsi célébrer leur double culture, pour l’une franco-britannique et pour l’autre franco-américaine.
Ensemble, ils ont trouvé leur rythme. Leo Major à la musique, Esther McGregor à l’écriture. “Travailler ensemble a toujours été très facile, rapide”, confie le duo. Il faut dire que les deux amis se connaissent depuis près de dix ans. Ils se sont rencontrés en primaire dans leur école de Los Angeles. “On était ensemble en classe de français”, racontent-ils. Très vite, ils se trouvent de nombreux points en commun. Déjà, leurs mères sont françaises. Mais surtout, ils sont passionnés de musique.
Le duo commence alors à s’amuser à expérimenter des sons, mais aussi à écrire des textes. Il se produit pour la première fois lors de la journée internationale de leur lycée. Ils présentent alors à leurs camarades leur chanson Fraise Framboise, qui selon la Franco-écossaise, n’était qu’une “farce” inspirée de jeux de mots avec la langue de Molière. Mais cette première expérience prendra une tournure plus sérieuse au moment du confinement au printemps dernier. “On s’est dit qu’on devait faire quelque chose, on avait accumulé tellement de matériel ces dernières années”, explique Leo Major, qui joue du saxophone. Les deux amis commencent à enregistrer et à définir le ton du premier EP qui porte le nom de leur groupe et qu’ils lanceront donc mi août dernier.
Quand on leur demande de définir leur style, les jeunes artistes répondent alors que leurs “sons se rapprochent plus de la pop électro, mais il y aussi beaucoup d’influences venant du jazz et de la musique classique”. Pour l’instrumentation, Leo Major s’inspire en effet de sa formation de musicien dans ces deux styles musicaux. ”On veut surtout que nos chansons permettent aux gens de s’amuser, de passer du bon temps. On n’a pas essayé de ne pas trop se prendre au sérieux mais on voulait donner à notre musique un son unique”, continue le Franco-américain. Une musique très influencée par leurs références françaises, tels que Charlotte Gainsbourg, et même son père Serge, le groupe Air, le chanteur franco-libanais Mika mais aussi Charles Trenet ou encore Jacques Dutronc.
Côté paroles, Esther McGregor a adoré, elle, s’amuser avec sa langue maternelle et celle paternelle. “Passer du français à l’anglais n’est pas un problème, au contraire c’est naturel pour moi. Par exemple, pour la chanson “Nuit Rose”, les paroles me sont venues instinctivement dans les deux langues”, explique Esther McGregor. La jeune étudiante, installée désormais à New York, est d’ailleurs une férue de littérature autant française qu’anglaise, donc le vocabulaire ne lui manque pas pour poser des mots sur une feuille blanche.
C’est donc la célébration de sa double culture que le groupe, baptisé French Thyme, a souhaité retranscrire dans ce premier album éponyme et composé de 7 morceaux. Les deux artistes ont déjà des envies de raconter leur musique sur scène, bien que, pour l’heure, les choses semblent compliquées avec le contexte sanitaire actuel. Et puis, Esther McGregor et Leo Major vivent loin de l’autre depuis quelques semaines. La première, qui vient tout juste de s’installer à New York, va commencer sa vie d’étudiante dans quelques jours. Le second est encore sur la côte ouest, mais devrait bientôt traverser le pays pour vivre près de la capitale économique américaine et ainsi retrouver son amie.
“Réaliser un album, ça prend beaucoup d’énergie. Alors on va profiter pour faire une pause afin de continuer à être créatifs”, confie la Franco-écossaise, “il n’y a pas d’urgence”. Quand à faire de la musique leur métier, les deux n’ont pas les mêmes ambitions pour le moment. Esther McGregor avoue qu’elle n’envisage pas aujourd’hui d’avenir professionnel dans le domaine. “Ma mère m’a forcé à pratiquer le piano classique quand j’étais plus petite. Cela m’a pris du temps pour aimer en jouer. Avec French Thyme, j’ai trouvé un confort incroyable dans l’écriture car c’est sans obligation. Si je continue, c’est pour me faire plaisir avant tout”, lâche la jeune femme. Leo Major se voit bien quant à lui poursuivre une carrière musicale, mais sans savoir sous quelle forme. “J’aime autant le jazz que la musique classique”, explique le saxophoniste, “j’ai aussi envie d’explorer le monde de la pop, et pourquoi pas composer des musiques de films”.