C’est le genre de choses auxquelles on ne pense pas forcément. En visite en France, vous avez un accident et devez être admis en urgence à l’hôpital. Problème, vivant et travaillant désormais au Royaume-Uni, vous n’êtes plus couvert par l’Assurance maladie française (sauf, bien sûr, à cotiser à la CFE – la Caisse des Français de l’Étranger – ou à être couvert par une assurance privée) et risquez de payer assez cher vos soins médicaux.
Pour éviter cela, des accords avaient été conclus, au niveau européen, au début des années 2000. Sous présentation d’une Carte Européenne d’Assurance Maladie (la “CEAM” ou “European Health Insurance Card”), les ressortissants d’un pays européen en visite dans un autre pouvaient – en cas d’accident, par exemple – se rendre aux urgences du pays en question et être pris en charge financièrement au même taux que les assurés au régime de santé publique dudit État…
Pour ce qui est du Royaume-Uni, le Brexit n’a heureusement pas remis en question ces accords et les Britanniques peuvent toujours bénéficier de ce système à l’occasion d’un séjour dans l’Union européenne, ainsi qu’en Suisse (tout comme les ressortissants européens en vacances en Grande-Bretagne). En revanche, les cartes qui leur sont proposées ne sont désormais plus des EHIC (“European Health Insurance…”) mais des GHIC (“Global Health Insurance Cards”), bien que celles-ci continuent d’être essentiellement utilisées lors de voyages en Europe.
D’une validité de cinq ans, les cartes EHIC octroyées par le Royaume-Uni sont néanmoins toujours valables jusqu’à expiration. Et peuvent en outre toujours être demandées par les ressortissants européens vivant en Grande-Bretagne et bénéficiant de l’“EU Settlement” (elles permettent d’avoir accès aux systèmes de santé de l’Islande, la Norvège et du Liechtenstein en plus des 27 États membres de l’UE et de la Suisse), qui ont, eux, donc le choix entre cartes EHIC et GHIC (valables cinq ans, également). Les Européens sous visa peuvent demander la GHIC.
Pour rappel, ces cartes ne sont donc valables que pour des séjours temporaires en Europe (vacances, séjours professionnels, linguistiques…), pour des soins dits “médicalement nécessaires”, qui “ne peuvent raisonnablement attendre votre retour au Royaume-Uni”, précise le NHS. Comme les visites aux urgences mais aussi le traitement de maladies chroniques ou préexistantes, la grossesse et l’accouchement (sans que celui-ci ait bien sûr été prévu à l’étranger, le but de ces cartes étant de se focaliser sur des soins non programmés, hors, bien sûr, traitements incontournables…). Enfin, ces soins doivent relever du système de santé public, non du privé… La personne couverte ou en partie couverte (variable selon le pays de séjour) ne peut, bien sûr, être déjà affiliée à l’Assurance maladie locale.
Les autorités britanniques insistent par ailleurs sur le fait que ces cartes ne se substituent pas à une assurance voyage – qu’elles conseillent d’ailleurs de prendre, en parallèle – et ne couvrent pas toutes les situations (la nécessité d’être rapatrié dans son pays de résidence, par exemple).
Le dépôt de demandes pour les cartes EHIC et GHIC se fait en ligne sur le site du NHS. La démarche est entièrement gratuite. Votre NIN (le “National Insurance Number”, votre numéro de sécurité sociale) vous sera demandé… Une fois votre dossier approuvé, il faut compter environ dix jours pour recevoir vos documents. Si, toutefois, vous ne deviez pas recevoir votre carte – les autorités britanniques font, en ce moment, face à un volume important de demandes – avant votre voyage et aviez un souci médical en France (par exemple), il sera toujours possible de se faire envoyer par mail un “Provisional Replacement Certificate (PRC)”, en remplacement.
Pour plus d’informations, il faut contacter le NHS Overseas Healthcare Services au 0300 330 1350 et +44 191 283 3909 (appels depuis l’étranger). Pour demander un PRC, contacter le 0191 218 1999 ou +44 191 218 1999 (hors Royaume-Uni).