Après sa sortie remarquée dans l’Hexagone en février 2019, Grâce à Dieu sera à l’affiche des salles obscures londoniennes – dont le Ciné Lumière de l’Institut français – en version originale sous-titrée à compter du vendredi 25 octobre. Dans ce dernier film, François Ozon raconte l’épopée judiciaire de trois victimes du prêtre Bernard Preynat ayant subi sa pédophilie étant petits. Cherchant à coller avec la réalité de cette affaire qui embarrasse l’Église au plus haut point, le réalisateur connu pour son audace a ici choisi de conserver les noms originaux des représentants de l’institution religieuse.
Au commencement de cette réalité-fiction, Alexandre Guérin, un banquier de 40 ans ayant d’apparence tout pour lui, tombe des nues en apprenant que le prêtre qui l’avait abusé continue d’exercer auprès d’enfants. Il décide alors de contacter Régine Maire, une bénévole du diocèse de Lyon à qui il confie son histoire dans l’idée que celle-ci ne se reproduise pas. Malgré plusieurs lettres, des témoignages et un face-à-face surréaliste entre le prêtre et sa victime, l’affaire semble étouffée à tous les niveaux. Ce passé refoulé en vient vite à obnubiler l’homme qui ne tarde pas à être rejoint par deux autres victimes, Gilles Perret et Emmanuel Thomassin, avec qui il décide d’affronter l’omerta de l’archevêque de Lyon, Monseigneur Philippe Barbarin.
Après avoir été tourné secrètement à Lyon, le film a vu sa sortie sur grand écran remise en question après que deux procédures judiciaires avaient été lancées pour interdire sa parution en plein procès de l’archevêque. Vaine tentative en vertu de la liberté d’expression cinématographique. François Ozon était d’ailleurs de passage à Londres dans le cadre du BFI London Film Festival qui se tenait du mercredi 2 au dimanche 13 octobre.