Si son nom ne vous évoque pas encore quelque chose, cela ne saurait tarder. Le Français Hugo Barriol sort son premier album vendredi 22 février prochain “Yellow” et il viendra défendre ce premier opus mardi 26 février au Thousand Islands dans l’est de Londres.
Il a été repéré par la directrice de la maison de disques Naïve dans le métro parisien, où il a joué pendant un peu plus de deux ans. Aujourd’hui quand il s’agit de le présenter, c’est toujours cette histoire qui revient en premier. Mais cela ne dérange aucunement Hugo Barriol. “C’est moi qui ai fait le choix d’aller jouer dans le métro pour y partager ma musique et me faire des contacts. Mon pari a finalement réussi, tout cela fait partie de mon histoire et j’en suis plutôt fier”, confie le Français.
Il a de quoi, car aujourd’hui il figure aux côtés d’artistes comme Enzo Enzo ou encore Jeanne Hadded, qui vient de rafler plusieurs prix aux dernières Victoires de la Musique. Bref, ça augure plutôt de belles choses. Pourtant, quand il s’est lancé dans l’arène du métro parisien, il n’imaginait pas réaliser son rêve à 29 ans. “Cela faisait longtemps que je faisais de la musique, j’avais même été batteur dans un groupe quand j’habitais à Lyon”, confie Hugo Barriol, “j’ai commencé à jouer dans le métro en Australie, où j’étais parti vivre un an”. A son retour en France, il décide de foncer. “J’avais un job de serveur en parallèle et depuis le restaurant où je travaillais à Paris, j’avais une vue sur l’appartement du musicien Benjamin Clementine. Je le voyais toujours à son piano en train de travailler. Je me suis alors dit qu’il fallait que moi aussi je me consacre entièrement à la musique”.
Le jeune homme démissionne et joue cinq jours par semaine dans le métro parisien à raison de 5 heures quotidiennes. “J’y allais 2h30 en milieu de journée, puis 2h30 le soir”. Entre 2015 et fin 2017, Hugo Barriol ne lâche rien et croit en son destin. Et un beau jour, à la station Pigalle, une femme s’arrête et lui tend sa carte. C’est la directrice de la maison de disques Naïve, Marie Audigier, qui avait déjà signé Carla Bruni et Benjamin Biolay entre autres.
Tout s’enchaîne alors. Il rencontre les équipes et se lance dans son projet d’album. “Ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est leur enthousiasme pour ma musique et leur bienveillance”, confesse Hugo Barriol, qui a traversé la Manche pour enregistrer ce premier opus à Londres au Church Studio, avec à ses côtés un producteur qu’il admire depuis des années, Ian Grimble. “J’aime beaucoup cette ville, j’aimerais bien m’y installer un jour. J’y suis allé pour la première fois quand j’avais 18 ans, j’ai même travaillé dans un restaurant là-bas. Puis, j’y suis retourné plusieurs fois, car je trouve que c’est une ville inspirante. Il y a une scène musicale très vivante et d’ailleurs je m’y retrouve plus musicalement qu’à Paris”.
Ce n’est donc pas un hasard s’il préfère écrire et chanter en anglais. “Je trouve que l’anglais se prête mieux à la musique folk et puis je pense que c’est aussi plus facile pour moi de s’exprimer ainsi, surtout quand je dis des choses personnelles”. Quand on veut toucher un public plus large, la langue de Shakespeare semble aussi être la plus appropriée.
A son concert mardi 26 février, Hugo Barriol espère qu’il pourra compter sur un public francophone, mais aussi anglophone, même si la pression se fera un peu plus sentir. “La scène musicale anglaise est très intéressante et de grande qualité, donc le public est exigeant et c’est normal. Du coup, j’aurais davantage la pression que lorsque je suis allé jouer à Bruxelles par exemple”. C’est une grande tournée qui l’attend effectivement cette année pour promouvoir ce premier album, en France mais aussi en Europe avec des crochets par Londres donc, mais aussi Berlin et Amsterdam. Lui qui rêvait de faire voyager les gens avec sa musique, c’est sa musique qui voyage pour aller à la rencontre du public. Un beau début pour Hugo Barriol, qui foisonne de projets, confie-t-il, pour preuve il a encore “de nombreuses chansons sous le pied” qui pourraient très bien composer un prochain album.