Sur le plateau de l’émission politique “Les quatre vérités” de France 2 vendredi 26 juillet, Amélie de Montchalin, la secrétaire d’État aux Affaires européennes, a indiqué que la France s’opposait à une renégociation de l’accord de sortie du Royaume-Uni, malgré les récentes déclarations de Boris Johnson, qui vient tout juste d’être élu Premier ministre.
En effet, lors de son tout premier discours face à la Chambre des communes jeudi 25 juillet, le nouveau chef du gouvernement britannique a exprimé son opposition au fameux “Irish backstop”, une mesure de sécurité pour éviter le rétablissement d’une frontière physique en Irlande du Nord. Il a aussi suggéré que le Royaume-Uni sortirait de l’Union Européenne le 31 octobre, avec ou sans accord.
Amélie de Montchalin a donc mis en garde le nouveau Premier ministre. “En diplomatie, si on a des lignes rouges absolues, ça crée des tensions”, a-t-elle averti avant d’ajouter qu’elle souhait “créer une relation de travail, (sans) qu’on ne soit pas dans les jeux de posture et les provocations”, et s’est dit prête à négocier “calmement” la relation future entre les deux pays, tout en réitérant que l’accord actuel était la seule solution possible si le Royaume-Uni souhaitait sortir de manière ordonnée. De son côté, la ministre française a annoncé que le président Emmanuel Macron recevra Boris Johnson en France “dans les toutes prochaines semaines” pour parler du Brexit.
Les déclarations d’Amélie de Montchalin viennent ainsi s’ajouter à de nombreuses réactions politiques, comme celles du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, qui lui aussi a réitéré que l’accord du Brexit tel qu’il a été négocié avec Theresa May était le seul possible. Le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney a de son côté accusé Boris Johnson de mettre “délibérément” le Royaume-Uni “sur la voie d’un choc frontal avec l’UE et l’Irlande dans le cadre des négociations sur le Brexit”.