Le gouvernement britannique avait évoqué cette augmentation de tarifs en juillet dernier. Après un retard lié à la procédure parlementaire, la mesure entre finalement en application mardi 6 février 2024. Après un vote au Parlement donnant lieu à la publication d’un nouvel « ordre » législatif, le 16 janvier dernier, la mesure prévoyant cette hausse de 66% a été confirmée, mardi 30 janvier, par le ministère de l’Intérieur britannique.
Il ne reste donc plus que quelques jours aux personnes en cours de constitution de dossier pour des visas pour continuer à bénéficier des tarifs actuels de l’IHS (Immigration Health Surcharge), que les candidats à l’obtention ou au renouvellement de visa – incluant, depuis janvier 2021, les ressortissants européens – doivent obligatoirement payer pour accéder au système de santé du Royaume-Uni.
Hors visa santé, un travailleur venu avec un visa de « skilled worker », par exemple (ou l’entreprise qui le recrute, selon les négociations menées avec le futur employé), paie actuellement £624 par année accordée de visa – soit £1,872 pour 3 ans, £3,120 pour 5 ans…– , à verser en une fois, lors de la constitution du dossier. A partir du mardi 6 février, ce montant passera donc à £1,035 par an. Ce qui donne donc du £3,105 pour 3 ans, £5,175 pour 5 ans… Et la chose est aussi valable, sur place, pour les demandes d’extension de visas et les « dependants », les personnes accompagnant les détenteurs de visas.
Une hausse substantielle, donc, qui concerne la plupart des autorisations de séjours temporaires de plus de 6 mois (à l’exception des « health and care worker visas », pour les travailleurs de la santé publique, qui continuent d’être exemptés d’IHS). Les tarifs minorés comme les visas étudiants doivent aussi augmenter, passant de £470 à £776 annuelles (idem pour leur « dependants »). Ainsi que les tarifs pour les mineurs.
Cette modification du montant de l’IHS avait notamment été évoquée en juillet dernier par le gouvernement britannique qui parlait de devoir davantage financer les services publics, l’annonce se faisant après la tenue d’un certain nombre de grèves dans la police, les transports, les hôpitaux…
Toutefois, dans son rapport sur l’impact de cette mesure, publié à l’automne, le gouvernement justifiait ce changement par sa volonté de continuer à honorer les engagements pris dans son manifeste de 2019, afin de s’assurer que l’IHS « reflète bien l’intégralité du coût des soins prodigués par le NHS – le National Health Service, le système de santé public ndlr – aux payeurs ». Intention qu’il a confirmée dans son communiqué du mardi 30 janvier : « Les nouveaux taux (d’IHS) reflètent l’augmentation des dépenses de santé et reflètent mieux l’usage qu’ont les migrants du NHS ».
Introduite en 2015, pour faire en sorte que « les migrants contribuent au coût des soins », l’IHS a souvent été l’objet de controverses, un certain nombre d’associations et de syndicats la présentant comme une forme de « double imposition » faite aux migrants, en particulier lorsqu’elle concernait aussi les travailleurs de la santé.
Cette mesure s’ajoute à d’autres dispositions visant à accroître les coûts de l’immigration au Royaume-Uni, comme celle, entrée en vigueur en octobre, augmentant les frais de dossier pour les visas et les demandes de nationalité. En avril, c’est aussi, entre autres, le salaire minimum requis pour obtenir un « skilled worker visa » qui devrait être augmenté (même s’il y a, là aussi, des exceptions).