L’annonce avait été faite à la mi-juillet. Pour financer les hausses de salaires de différentes professions (enseignants, médecins…), le gouvernement britannique prévoyait d’augmenter un certain nombre de tarifs liés à l’immigration (frais de visas, demandes de nationalité…). Entre autres inconnues, figurait la date à laquelle ces changements entreraient en vigueur. La chose semble aujourd’hui s’éclaircir après la publication, vendredi 15 septembre, d’un communiqué évoquant le début du mois d’octobre et donnant des précisions sur les changements à venir.
Les nouvelles dispositions ne devraient pas traîner. « Sous réserve de l’approbation du Parlement, les frais de l’immigration et de la nationalité augmenteront à partir du 4 octobre », peut-on lire, depuis vendredi, sur le site internet du ministère de l’Intérieur britannique. La législation a été déposée en fin de semaine devant les parlementaires.
Dans le communiqué publié sur le site du Home Office, le gouvernement de Rishi Sunak justifie à nouveau ces hausses de tarifs par la volonté de mieux subventionner des « services vitaux » et allouer davantage de fonds pour de meilleurs salaires dans le secteur public. L’année dernière avait en effet vu le pays ébranlé par un certain nombre de grèves et de mouvements sociaux, notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé. L’accent est aussi mis sur le fait que cet argent doit en partie permettre de financer le système d’immigration et ainsi soulager le contribuable britannique.
Pour ce qui est, concrètement, des changements a priori en vigueur dès le mercredi 4 octobre, la hausse des tarifs concerne notamment le coût des visas étudiants, qui devrait subir une augmentation de 35 %, passant de £363 à £490. Les permis de travail sont aussi visés et devraient être augmentés de 15 %. Il faudrait donc maintenant s’attendre à dépenser £719 (£625, actuellement) pour des visas de « travailleur qualifié » (« skilled worker») – lorsque ceux-ci sont obtenus pour des durées inférieures à 3 ans – et £1,420, contre £1,235 avant, pour des durées de plus de 3 ans.
Même les visas « health and care », pourtant conçus pour répondre à des besoins dans des secteurs en tension (santé), devraient être revus à la hausse, passant de £479, à l’heure actuelle, à £551 (pour une durée supérieure à 3 ans). Côté entreprises, les certificats de parrainage (« certificates of sponsorship ») permettant d’employer un migrant doivent aussi augmenter, de 20%, par exemple, dans le cas d’un travailleur qualifié (soit passer de £199 à £239).
Une hausse aussi substantielle – de 20 % – cible en outre les frais entourant les demandes de nationalité. Actuellement fixés à £1,250 (auxquels s’ajoutent les £80 couvrant la cérémonie de citoyenneté, portant la somme totale à £1,330), les frais de traitement des demandes de naturalisation doivent être portés à £1,500. Ce qui ferait donc £1,580, en comptant la cérémonie.
Une autre hausse, très importante également (de 66%), devrait par ailleurs concerner le coût de l’IHS (Immigration Health Surcharge), la somme payée par les détenteurs de visas pour avoir accès au système de santé britannique, actuellement de £624 par an. Celle-ci, toutefois, devrait être mise en place « plus tard dans l’automne », d’après le communiqué du gouvernement.
Bien sûr, l’annonce de ces dispositions, en juillet, avait déjà provoqué de vives réactions chez les associations de défense des droits des migrants, mais aussi chez des syndicats de médecins et d’enseignants. Une synthèse publiée vendredi 15 septembre sur le site de la House of Commons Library rappelait par ailleurs que les coûts de l’immigration au Royaume-Uni étaient plus élevés que dans un certain nombre d’autres pays, tels le Canada, l’Allemagne, la France ou les Etats-Unis. Les frais entourant le visa de travailleur qualifié, notamment, sont jugés « considérablement plus élevés ».
Il est bien sûr conseillé à toute personne en processus de demande de visa ou de nationalité d’envoyer son dossier au plus vite avant l’entrée en vigueur des mesures…
Le détail des nouveaux tarifs de l’immigration prévus par le gouvernement britannique est à retrouver ici.