Et si les livres étaient un des remèdes à nos maux actuels ? C’est en tout cas, ce que croient Sophie Wiesenfeld et Magali Allouche. Les deux Françaises de Londres ont imaginé La Pharmacie Littéraire pour de faire de la lecture une réelle thérapie.
Pour créer leur boîte mensuelle contenant trois livres, ces deux apothicaires d’un nouveau genre s’appuient chaque mois sur la prescription d’un auteur soigneusement choisi. Après Amanda Sthers et David Foenkinos, c’est au tour d’Alexandre Jardin de partager son ordonnance littéraire. L’écrivain viendra d’ailleurs expliquer dimanche 25 avril le choix de sa prescription et raconter son actualité lors d’une rencontre virtuelle en direct.
“On ne demande aux auteurs de ne pas choisir des classiques pour permettre aux lecteurs de découvrir de nouvelles lectures”, explique Magali Allouche. Parce que la co-fondatrice voit La Pharmacie Littéraire comme une manière de partager des nouveaux genres avec les férus de lecture mais aussi d’attirer “ceux qui ont un peu plus de mal à lire”. “Nos boîtes sont en quelque sorte un kit pour se lancer”, résume la Française de Londres.
Les “patients-lecteurs” peuvent commander leur box sur le rythme d’un abonnement mensuel, trimestriel ou bi-annuel. Chaque mois, la boite contiendra une ordonnance littéraire rédigée et signée par le Prescripteur, trois livres antidotes, la madeleine de Proust du prescripteur (thé/sucreries/petits cadeaux), quelques secrets de l’auteur-invité ainsi qu’un marque-page collectionnable. Un lien pour suivre le webinaire au cours duquel le prescripteur expliquera ses choix sera également communiqué. Cette rencontre virtuelle se veut être “un moment privilégié” et où un animateur choisi avec soins est là pour poser des questions à l’auteur.
Les deux premières box ont été un véritable succès et les Françaises de Londres espèrent que la nouvelle recevra le même accueil. Car au-delà d’inciter un plus grand public à tourner des pages, Magali Allouche et Sophie Wiesenfeld ont créé La Pharmacie Littéraire pour soutenir le monde du livre. L’idée est née pendant le premier confinement au printemps 2020, au moment où le gouvernement français a décidé de ne pas considérer les librairies comme commerces essentiels. “Sophie souhaitait offrir une vraie alternative à Amazon”, commente Magali Allouche, qui l’a rejointe dans l’aventure. Les deux femmes se connaissaient déjà, ayant travaillé ensemble sur des projets notamment liés au think tank culturel Hexagon Society, fondé par Sophie Wiesenfeld.
Grâce au carnet d’adresse de cette dernière, éditrice installée à Londres depuis plus de 10 ans, les premiers auteurs-prescripteurs n’ont pas été difficiles à trouver. “On leur a expliqué l’idée et ils y ont été sensibles car eux aussi souhaitent soutenir le monde du livre”, ajoute la Française. Pour traduire ce soutien, les livres, tous en format poche et proposés dans chaque box, proviennent de la librairie Lamartine à Paris et de la Librairie La Page à Londres avec qui les deux associées ont noué un partenariat.
Magali Allouche et Sophie Wiesenfeld, co-fondatricesSi le projet était déjà bien en route en novembre dernier, avec l’ambition de lancer la première box pour Noël, les choses ont finalement pris un peu plus de temps. “Il y avait beaucoup de choses à prendre en compte notamment sur les questions de logistique et de livraison”, souligne Magali Allouche. En effet, dès le départ, les deux co-fondatrices souhaitaient rendre La Pharmacie Littéraire disponible non seulement en France et au Royaume-Uni mais aussi dans le reste de l’Europe.
Ce ne sera qu’en janvier 2021 que la première box de La Pharmacie Littéraire sera envoyée, avec comme prescriptrice-marraine Amanda Sthers. “On voulait une boite avec un côté romantique, inspirée des anciennes pharmacies et avoir une couleur différente à chaque fois selon l’auteur invité du mois pour, pourquoi pas, créer une collection”, détaille Magali Allouche.