Le Brexit pourrait mettre des bâtons dans les roues de la justice britannique, à la recherche d’une ressortissante française de 30 ans qui doit comparaître très prochainement devant la Inner London Crown Court.
Yannick Glaudin, ancienne résidente de Tower Hamlets dans l’est de Londres, est accusée d’“harcèlement sans violences, harcèlement criminel sans peur, sans alarme et sans détresse, et divulgation de photographies et de films sexuels privés dans l’intention de causer de la détresse”. La trentenaire avait plaidé coupable le 11 juillet 2018 de ces faits devant la Camberwell Green Magistrates’ Court.
Entre décembre 2017 et juillet 2018, Yannick Glaudin s’était en effet faite passer pour un homme et s’était inscrite sur un site de rencontres pour personnes homosexuelles avant d’harceler à multiples reprises ses victimes. Après ne pas s’être présentée devant la justice le 5 septembre 2018, la cour avait alors appris que l’accusée avait fui le Royaume-Uni et était retournée en France après sa remise en liberté sous caution.
Depuis le mois de septembre, un mandat d’arrêt européen avait été demandé afin que la Française soit rapatriée sur le sol britannique et puisse ainsi être traduite devant la justice, comme le précise le journal Metro UK. Mais rien n’a été fait depuis. Lors d’une audience préliminaire jeudi 21 mars, la juge Usha Karu de la Inner London Crown Court a exprimé des doutes quant à la possibilité d’obtenir ce mandat d’arrêt et a questionné la procureure dans ce sens : “Dans le climat politique actuel, y a-t-il de bonnes chances que vous puissiez atteindre vos objectifs ?”. Comprendre là, le chaos autour du Brexit pourrait-il empêcher l’extradition de la Française vers le Royaume-Uni ? Claire Cooper, qui représente donc le Parquet, lui a répond qu’elle était confiante car l’accusation serait en mesure de dire où se trouve exactement Yannick Glaudin en France.
Une nouvelle audience aura lieu mercredi 17 avril pour fixer la date du jugement.