Le Brexit a eu de lourdes conséquences sur les Français de Londres, et la fermeture du Centre Charles Péguy est un des exemples de ce divorce politique. Sous la direction du Centre d’Échanges Internationaux (CEI), le Centre a assuré l’insertion d’une dizaine de milliers de Français sur le marché de l’emploi londonien. « Le Brexit nous a fait vraiment du mal. Notre mission principale était de trouver un emploi aux francophones à Londres et nous nous sommes retrouvés bloqués par le Brexit et la covid, nous avons dû prendre cette décision difficile » explique Thibault Dufresne, directeur du CEI.
« Nous en parlions depuis longtemps avec le Consulat et la communauté française de Londres, nous sommes au regret d’annoncer la fin de cette belle aventure », lance Thibault Dufresne. Au coeur du tissu associatif francophone au Royaume-Uni, le Centre Charles Péguy était géré par Fabien Maero qui a accompagné les Français dans leur recherche d’emploi pendant de longues années.
Appuyé par le travail d’un stagiaire, le responsable plaçait jusqu’à 1,000 demandeurs d’emploi par an et s’assurait de conserver un réseau solide d’entreprises françaises pour répondre à la demande des Français de Londres. En plus du volet professionnel, le Centre proposait une aide administrative et sociale, faisait le lien entre les personnes dans le besoin et le Consulat, et était en lien régulier avec le Dispensaire français.
La fermeture du Centre Charles Péguy suit celle de la branche londonienne du CEI, entreprise de séjours linguistiques pour les jeunes Français. Le coût des locaux couplés à la baisse d’activité de 20 % d’année en année observée depuis le Brexit a contraint la direction à fermer les portes de son adresse londonienne.
La fin des subventions européennes du programme Erasmus+ ont notamment provoqué une baisse d’attractivité pour les destinations anglaises au profit de l’Irlande. « Le Brexit a eu des conséquences désastreuses sur la mobilité étudiante, le gouvernement britannique n’a pas été capable d’assurer la survie de beaux programmes comme Erasmus, c’est déplorable » explique-t-il.
Malgré la fermeture de son bureau à Londres et du Centre Charles Péguy, l’entreprise conserve des liens avec l’Angleterre grâce à son école de langues à Hastings. Le CEI a fait preuve de résilience malgré le divorce politique et la crise sanitaire comme l’explique Thibault Dufresne. « La mobilité des jeunes a été mise à l’arrêt pendant la pandémie, nous avons profité de ce temps pour améliorer nos programmes et aller vers des échanges plus responsables. »
Moins de plastique, plus de train, signature d’une charte éco-responsable et partenariats conclus avec les communautés locales vers un tourisme respectueux, telles sont les initiatives du CEI à venir pour la rentrée.