« Je serais très heureuse que ça plaise au Royaume-Uni », confie Charline Bourgeois-Tacquet, dont le film Les Amours d’Anaïs sortira dans les salles britanniques le vendredi 19 août. Acclamé par la Semaine de la Critique du Festival de Cannes en 2021, la Française espère ainsi que son premier long métrage aura autant de succès outre-manche.
D’abord actrice puis réalisatrice, Charline Bourgeois-Tacquet signe ici un film d’auteur explorant la relation à l’amour du personnage principal, Anaïs. Cette dernière est jouée par Anaïs Demoustier, aux côtés de Valeria Bruni Tedeschi et de Denis Podalydès.
Depuis son adolescence, Charline Bourgeois-Tacquet se destine à être actrice. Alors qu’elle fait des études de Lettres à la Sorbonne, la Française prend en parallèle des cours de théâtre. Elle met pourtant son rêve entre parenthèses après avoir été diplômée lorsqu’elle obtient un poste dans une maison d’édition. Mais quelques années seulement suffisent pour que Charline Bourgeois-Tacquet se rende compte qu’elle n’est pas heureuse dans ce qu’elle fait. « Je suis partie car je voulais faire du cinéma ».
La Française reprend alors des cours de théâtre, mais parce qu’elle « ne connait personne dans le milieu », elle explique « commencer à écrire pour pouvoir [se] donner des rôles et ainsi jouer ». Une chose en entraînant une autre, Charline Bourgeois-Tacquet enfile, dans une suite assez naturelle, la casquette de réalisatrice afin de pouvoir mener à bien ses projet et auto-produit ainsi plusieurs courts métrages, dont Pauline Asservie (2018), dans lequel elle joue également. La consécration est véritable avec la sortie en 2021 de son premier long métrage Les Amours d’Anaïs.
Ce film donne vie à un projet de longue date. « C’est une histoire que je voulais absolument raconter », raconte la réalisatrice, « ce qui m’intéresse le plus est de parler d’amour et de désir, de passion ». Le film explore ainsi les tourments amoureux d’Anaïs qui rencontre Emilie, une femme plus âgée. Différentes en termes de caractère, elles se ressemblent pourtant et Anaïs se projette dans le personnage d’Emilie, duquel elle est fascinée. Pour Charline Bourgeois-Tacquet, « la rencontre passe par le physique mais aussi par l’esprit ».
Ecrit et réalisé par la Française de 36 ans, ce long métrage aborde également des sujets qui lui sont chers. « Il était plus facile d’écrire sur ce je connais », explique-t-elle, d’autant plus qu’il s’agit de son premier film d’auteur. Anaïs est ainsi étudiante en Lettres à la Sorbonne, et Emilie est écrivaine. « Cela faisait sens qu’il prenne place dans ce milieu », continue Charline Bourgeois-Tacquet.
« J’ai toujours eu de la fascination pour les actrices, elles m’ont aidée à me former ». Mettre en avant la femme, et ses implications, est sans aucun doute une priorité pour la réalisatrice. Si elle ne le faisait pas dans un but militant au début de sa carrière, Charline Bourgeois-Tacquet s’est rendue compte de l’importance de la représentation féminine. Elle souhaite dès lors au travers de ses réalisations lui donner une place centrale, et ce hors des normes. Son prochain long métrage sera ainsi dédié au portrait d’une femme dans la cinquantaine, sans enfants, et ayant su se libérer des contraintes sociétales.
La Française aimerait par ailleurs continuer à explorer ce thème à l’international. La sortie de Les Amours d’Anaïs dans plusieurs pays dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni lui a donné l’envie « d’ouvrir l’horizon ». Pouvoir travailler en anglais, et avec des acteurs britanniques, « [lui] plairait ainsi beaucoup ».