Après Eurostar, l’Etat français vient à la rescousse d’un autre fleuron du transport transmanche. Si la principale raison de la presque faillite de la compagnie ferroviaire était la crise sanitaire, pour Brittany Ferries c’est le mélange pandémie et Brexit qui a conduit l’entreprise au bord du naufrage. En grande difficulté financière depuis plus d’un an, la compagnie, basée dans le Finistère et créée en 1973 par Alexis Gourvennec, a dû fermer, ces derniers mois, de nombreuses lignes entre la France et l’Angleterre. Elle avait aussi eu recours aux mesures d’urgence mises en place par le gouvernement français, dont le chômage partiel. Et malgré tout, Brittany Ferries peinait encore à garder la tête au-dessus de l’eau.
C’est pourquoi l’Etat français vient d’annoncer une aide exceptionnelle de 45 millions d’euros, sous forme de subvention. « Depuis plus d’un an, l’État est fortement mobilisé pour soutenir Brittany Ferries, afin d’assurer la pérennité de cette entreprise », a souligné Matignon dans un communiqué de presse daté du 25 octobre, mais, pour sauver ce fleuron, le gouvernement estime qu’il faut poursuivre ce soutien financier. « Le renforcement de la structure financière de Brittany Ferries est cependant nécessaire », a ainsi indiqué le cabinet du Premier ministre.
Pour financer ce plan d’aide, l’État va engager « les démarches pour une prise en charge de celle-ci par la réserve d’ajustement Brexit », fonds européen d’aide aux entreprises les plus touchées par la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Aussi, « cette aide s’inscrit, aux côtés de l’abandon de 10 millions d’euros d’une créance de l’ADEME et d’une aide de 6 millions d’euros de la région Bretagne, dans le cadre de l’autorisation donnée en septembre par la Commission Européenne ».
« C’est une excellente nouvelle », s’est félicité auprès de l’AFP Jean-Marc Roué, président de Brittany Ferries. L’entreprise aujourd’hui est en capacité de dire que son avenir et sa pérennité sont assurés ». « Cette subvention vient conforter un modèle emblématique du savoir-faire national », a réagi de son côté la ministre de la Mer Annick Girardin.