Le rapport est arrivé sur son bureau le 6 octobre dernier, un peu moins d’un mois après la visite surprise d’une équipe de l’Ofsted, mi-septembre. “Nous n’avons pas du tout été prévenus. C’est le principe-même des ‘monitoring inspections’ qui nous avait été clairement annoncé lors de nos échanges avec Ofsted suite au rapport de novembre 2022. Nous nous attendions donc à cette visite à tout moment, sans pouvoir en connaître la date à l’avance”, confie Catherine Bellus-Ferreira. 

Des améliorations reconnues par l’Ofsted

La venue des équipes de l’Ofsted a eu lieu, le 12 septembre, soit près de deux semaines après l’arrivée de la nouvelle proviseure du Lycée français Charles de Gaulle de Londres (LFCG). Elle faisait suite au rapport, datant de novembre 2022, de l’inspection générale réalisé par l’organisme de surveillance et de notation des écoles britanniques, qui avait alors dégradé la note globale de l’établissement français de Londres. De “Good”, elle est passée à “Inadequate”. Un choc pour le lycée, tout comme pour le corps enseignant, les parents d’élèves et même la communauté française de Londres. Cette rétrogradation était due au fait qu’une partie du fonctionnement Lycée français ne répondait plus aux  nouveaux critères mis en place par l’Ofsted : sécurité des enfants, éducation sexuelle, mesures contre le harcèlement scolaire, présence de locaux médicaux… 

Cette “monitoring inspection” avait alors pour but pour l’organisme de vérifier si l’établissement avait entendu les remarques et avait fait le nécessaire pour corriger les manquements signalés. “L’inspection a duré toute la journée sur le site de South Kensington, et les inspecteurs ont constaté sur photos les aménagements faits sur les autres sites”, révèle Catherine Bellus-Ferreira. Et bonne nouvelle : dans les conclusions, l’Ofsted explique que le Lycée français répond désormais à “tous les standards des écoles indépendantes”. Sur la partie concernant la sécurité des élèves, on peut lire par exemple : “La précédente inspection avait jugé que les mesures de sécurité mises en place par l’école n’étaient pas efficaces. La formation du personnel était insuffisante et la tenue des dossiers était médiocre. L’école n’avait pas suffisamment pris en compte les risques, comme par exemple autoriser les élèves à quitter le bâtiment scolaire à l’heure du déjeuner. (…) L’école a (dorénavant) investi dans un système électronique sophistiqué pour enregistrer les entrées et sorties de l’école. Les derniers éléments de ce système devraient être mis en service fin octobre. En outre, il existe désormais des procédures détaillées permettant de garantir que l’école obtienne l’autorisation parentale lorsque les élèves quittent le bâtiment scolaire pendant la journée”.

Pourtant rien ne change à la note globale

“Nous sommes soulagés et satisfaits du résultat”, résume la proviseure du LFCG. Pour elle, “cela prouve que le Lycée français Charles de Gaulle est très réactif et que les équipes ont su se mobiliser avec détermination et engagement, et elles continuent de le faire”. L’établissement a partagé les résultats de cette inspection le jour-même où il les a reçues avec “les institutions, parents, personnels”. Mais cela ne change rien à la note de l’inspection générale de novembre 2022. Le LFCG a deux options devant lui : attendre la prochaine inspection décidée par l’Ofsted ou demander lui-même une nouvelle inspection, “ce que nous ferons le moment venu”, confie Catherine Bellus-Ferreira avec, l’objectif, ajoute-t-elle, que “la prochaine note de l’Ofsted reflète à la fois l’engagement, la réalité et la réputation du LFCG”.

La rétrogradation de la note de l’établissement et cette nouvelle “monitoring inspection” positive montrent au bout du compte que le Lycée français “a fait preuve d’une résilience extraordinaire”. “Nous devons être attentifs aux exigences légitimes de notre pays d’accueil, ce que nous avons évidemment engagé par la création d’un poste spécifique de Designated Safeguarding Lead (DSL), par des travaux d’aménagement, par un travail acharné de rédaction de policies recensant nos pratiques, par une prise en considération des différences de perception du monde éducatif et par la formation des personnels”.

Crédit photo : Lycée français Charles de Gaulle de Londres