Source de revenu supplémentaire face à la cherté de la vie, compagnie d’un autre adulte qui peut garder la maison ou rendre de menus services, la location d’une chambre dans son logement au Royaume-Uni répond à de nombreux besoins.
« J’ai commencé à louer une chambre il y a longtemps. Cela a commencé avec le neveu [français] d’une amie, venu faire un stage de 3 mois à Londres », se souvient Jeanne*. L’expérience étant concluante, elle sera répétée. La Française héberge aujourd’hui dans son logement londonien son cinquième lodger, une jeune professionnelle anglaise.
Après le bouche-à-oreille, elle s’est tournée vers SpareRoom pour trouver ses licensees. A ce site leader, on peut ajouter Gumtree, Hapipod (logement à prix moindre contre entraide), Monday to Friday ou encore les réseaux sociaux. Pour s’assurer de la future bonne entente, Jeanne organise un entretien visuel préalable avec le candidat, voire avec ses parents, contacte éventuellement l’employeur.
Pour plus de sécurité, certains loueurs demandent un DBS. Pour la Française, ce sont des clés non duplicables. La signature d’un lodger agreement précise les droits et responsabilités de chacun, les parties privées et communes (« la cuisine et éventuellement le jardin »), le montant du loyer (charges incluses ou en sus), le descriptif des meubles et autres fournitures etc.
Il est également conseillé d’y joindre un inventaire, photos comprises. « Je prends un mois en cash pour parer à des éventualités qui sont bien évidement dégradation des lieux ». Les règles de vie sont discutées ou inscrites dans un document à part du contrat. Une expérience positive pour Jeanne et un revenu supplémentaire, à hauteur de £850 mensuels.
Des revenus à déclarer à partir d’un certain montant. Le louer profite d’une exonération fiscale. « Le Rent a Room Scheme permet d’exonérer ses revenus à hauteur de £7,500 par an (à diviser par deux dans le cas [d’un joint owner]), explique Franck Sidon chez Tax Assist Accountants. A savoir que dans ce cas on ne peut pas utiliser aussi la franchise de £1,000 ».
Si les gains sont supérieurs au seuil de £7,500, il faudra remplir une déclaration de revenus. A noter : la chambre doit être meublée et sise dans le logement principal du loueur.
Pour les propriétaires en freehold, pas d’inquiétude. En cas d’emprunt, de leasehold ou si vous êtes locataire, il faudra s’assurer de l’accord des intéressés. Prévenir également son assurance contents pour vérifier la couverture et les effets éventuels sur le premium.
A noter : la réduction de la council tax, permise par certains boroughs dans le cas d’une occupation du logement par un seul adulte, sera de fait perdue (sauf si le lodger n’est pas comptabilisé, par exemple un étudiant). D’autre part, la location peut affecter les prestations (benefits). Dans le cas du housing benefits, les premiers £20 du revenu hebdomadaire d’un locataire sont exemptés, plus 50 % de tout ce qui dépasse £20 par semaine, si la nourriture est fournie au locataire.
Pour l’Universal Credit, pas d’impact sur les paiements. Par ailleurs, comme pour une location classique, le louer doit s’assurer de la conformité du logement avec les impératifs de sécurité (gas certificate, électricité, incendie, entretien régulier de la chaudière etc). Enfin, depuis la mise en place effective du Brexit, le loueur a l’obligation légale de vérifier le statut d’immigration de son lodger, sous peine de poursuites (jusqu’à £10,000 d’amende ou 5 ans de prison).
*le prénom a été changé