Pierre Moscovici est intervenu sur France Inter lundi 20 août pour parler des grands dossiers de l’Union européenne. Parmi eux, le délicat sujet du Brexit. Au départ de la conversation, le choix du co-fondateur de la marque de textile Superdry, Julian Dunkerton, de verser 1 million de livres à People’s Vote. Ce collectif fait campagne pour demander l’organisation d’une consultation populaire sur l’accord final sur le Brexit.
Le commissaire européen français et ancien ministre des Affaires européennes a alors réagi en expliquant que “la voie vers le Brexit est réversible”, mais seulement “théoriquement”. “C’est aux Britanniques, qui ont fait le choix de sortir, de décider in fine s’ils le font ou pas et comment ils le font”, a déclaré Pierre Moscovici au micro de la radio française.
Il a ensuite modéré ses propos, arguant que “la probabilité du Brexit est extrêmement forte parce qu’il y a eu un vote populaire, il y a eu un référendum et parce que la situation de l’opinion publique reste assez tendue”. Pour lui, la question centrale de ce dossier s’axe aujourd’hui essentiellement sur les conditions dans lesquelles le Royaume-Uni va sortir, insistant sur le fait que le pays avait tout intérêt à conserver “des relations proches et amicales avec l’Union européenne, car il va rester (malgré tout) un pays européen”.
Pierre Moscovici a par ailleurs souligné qu’il ne croyait “pas forcément à un accord”. “La commission européenne, et c’est le rôle de Michel Barnier (négociateur en chef pour l’UE, ndlr), se bat pour qu’il y en ait un mais il faut aussi que ce soit un bon accord, un accord qui respecte les principes de l’Union européenne, notamment nos quatre libertés, celles de circulation des marchandises, des biens, des capitaux et des hommes”.
Michel Barnier doit en effet recevoir lundi 20 août le ministre britannique chargé du Brexit, Dominic Raab, afin de poursuivre les discussions. Theresa May avait de son côté rencontré Emmanuel Macron vendredi 3 août en France pour tenter de convaincre le président de la République française d’assouplir sa position sur le plan qu’elle souhaitait soumettre à l’Union européenne. Rien n’avait filtré sur l’issue cette rencontre.
Il est vrai qu’à l’automne, l’UE et le Royaume-Uni doivent trouver un terrain d’entente final pour concrétiser la sortie programmé du 29 mars 2019.