En un mois, le nombre de Français ayant demandé leur settled status ou pre-settled status est passé de 70.700 en septembre à 91.900 fin octobre, soit une hausse de près de 30%, et ce, en à peine un mois. Y aurait-il eu un vent de panique alors que le Royaume-Uni était censé sortir de l’Union européenne le 31 octobre dernier, bien que depuis, le Brexit a été repoussé au plus tard au 31 janvier 2020 ?
Globalement, les chiffres publiés mi-novembre par le Home Office (ministère de l’Intérieur britannique, ndlr) montre que les citoyens européens ont déposé de nombreuses demandes durant le mois dernier, plus d’un demi-million ont en effet été reçues en octobre (590.300 pour être exact et 400.900 ont été traitées dont 55% pour un settled status et 44% pour un pre-settled status), commente les services de l’immigration. Au total, le nombre de demandes reçues jusqu’au 31 octobre 2019 était supérieur à 2,4 millions dont plus d’1,9 auraient été réglées. La majorité d’entre elles provenaient d’Angleterre (2.244.500), suivie de l’Ecosse (120.400), du Pays de Galles (39.000) et enfin d’Irlande du Nord (38.800).
La communauté polonaise reste toujours en première position des demandeurs avec 456.600 requêtes, dont 109.300 rien qu’en octobre. Suivent les Roumains (388.600), les Italiens (259.300), les Portugais (209.200), les Espagnols (152.600), les Lituaniens (124.600), les Bulgares (123.000) puis les Français (91.900). Les Luxembourgeois ferment le ban avec 600 demandes au total, dont le tiers (200) fait en octobre.
Les prochains chiffres du Home Office seront communiqués à la mi-décembre, ce qui permettra si la panique aura une nouvelle fois gagnée les Européens vivant sur le sol britannique – bien que certains fassent encore de la résistance – à un mois de la nouvelle date du Brexit. Sans compter que le Premier ministre conservateur, Boris Johnson actuellement en pleine campagne pour les prochaines élections générales qui se tiendront jeudi 12 décembre, a déclaré sur Twitter jeudi 14 novembre qu’après la sortie du Royaume-Uni, le pays instaurerait un système d’immigration à points basé sur le modèle australien. “C’est un système juste”, a justifié le chef du gouvernement. En somme, il sera question d’accorder un visa prioritairement aux profils “hautement qualifiés”.
When we leave the EU, we can implement an Australian style, points-based immigration system which is fair and controlled.
We want to encourage and welcome highly skilled immigrants to Britain, whilst maintaining control so that we can plan and pay for public services.
— Boris Johnson (@BorisJohnson) November 14, 2019