C’est l’aboutissement de 15 ans de travail. Nicolas Antoine va enfin réaliser son rêve avec l’ouverture de son tout premier centre d’entraînement d’arts martiaux. C’est en effet à Notting Hill, à deux pas du métro, que le Français a choisi d’ouvrir mardi 1er mars Ryu-Kai Martial Arts, un club premium dispensant des cours mêlant boxe et kick boxing et s’adressant à tous les publics.
Tout a commencé il y a 16 ans quand Nicolas Antoine débarque à Londres. A 22 ans, le jeune homme, originaire de la banlieue nîmoise, a de grands rêves. “J’ai toujours été ambitieux”, confirme-t-il, “et j’ai voulu partir dans une ville qui pouvait me donner ma chance”. La capitale anglaise répond à tous ses critères et notamment celui où les employeurs sont capables de donner leur chance même à ceux qui n’ont pas les diplômes. Car Nicolas Antoine n’a que le bac en poche. “J’ai été saisonnier, j’ai fait barman à Saint-Tropez et à Cannes l’été, puis à Val Thorens l’hiver”. Mais loin pour lui de penser faire une carrière dans le monde de la nuit. “Je me cherchais vraiment, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire de ma vie. C’est pour ça que j’ai décidé de partir à Londres, je me suis dit que je pourrais peut-être y trouver ma voie”.
Il débarque donc dans la capitale anglaise en 2006. Il a conscience dès son arrivée de son manque de maîtrise de la langue. Et le premier job qu’il décroche sera celui de “bar support” dans une discothèque. “Je ramassais les verres sur les tables et je les ramenais au bar”. Au fil des mois, son anglais s’améliore et le jeune homme passe derrière le bar et il y fait sensation. Comme Tom Cruise dans le film “Cocktail”, il jongle avec les bouteilles et ça, ça plaît aux clients. Mais aussi à son patron, qui lui demande aussi de partager ses talents de danseur. “J’ai toujours aimé le côté ‘show’”, confie Nicolas Antoine.
Mais les choses vont s’accélérer pour le Français, après la rencontre avec celle qui deviendra, à l’époque, sa petite amie. “Sa sœur était en couple avec un maître de kick boxing. J’ai sympathisé avec lui et il m’a proposé de venir à un cours que son père, aussi dans les arts martiaux, dispensait”. Le jeune homme accepte, d’autant plus qu’il est passionné par ces disciplines. “J’ai fait du karaté dès l’âge de 7 ans et de la boxe quand j’étais adolescent”, confie celui qui a pour modèle Jean-Claude Van Damme, Bruce Lee, Mike Tyson, Mohamed Ali, Jet Lee ou encore Jacky Chan. “J’étais aussi très fan de jeux vidéo et notamment de Street Fighter. J’adorais le personnage de Ryu, qui veut dire ‘dragon’”. C’est d’ailleurs pour cela que des années plus tard, il choisira d’appeler son centre d’entraînement, Ryu-Kai Martial Arts.
Dès le premier cours de kick boxing, Nicolas Antoine impressionne. “Ils ont vu en moi un vrai potentiel et le père et le fils m’ont proposé de me former pour devenir “sensei”, qui signifie ‘celui qui enseigne’ en japonais”. La formation, intense, a duré deux mois, mais un déclic se fait dans la tête du français. “J’ai compris que c’était plus qu’une passion, que j’aimais la dynamique de ce sport, qui mixe du karaté et de la boxe”. Il devient alors enseignant dans un des clubs appartenant à celui qui l’a formé. En parallèle, il continue de progresser, il obtient sa ceinture noire en deux ans et aujourd’hui il a atteint les 5 niveaux encore au-dessus.
Ses cours étaient toujours complets. “Je crois que c’est parce que j’y ai toujours mis beaucoup de passion et d’énergie”, pense Nicolas Antoine. Le Français gagne davantage la confiance de son patron qui lui confie les clés d’un des clubs. En trois ans, il fait doubler le nombre d’adhérents. C’est donc logiquement qu’il gère un second centre, puis un autre, et encore un autre. “A chaque fois, c’était repartir de zéro, mais c’était très intéressant comme challenge”. Cependant, 15 ans après avoir commencé, Nicolas Antoine a envie d’autre chose. Plus concrètement de monter son propre club. “Je voulais y apporter mon style et en faire un lieu ‘premium’ non seulement par rapport à l’emplacement, mais aussi aux services offerts et à l’enseignement dispensé”.
Il embarque donc son petit frère dans l’aventure. Julien Antoine est lui aussi passionné des arts martiaux. “Quand je revenais en France trois à quatre fois par an, je l’entraînais dans le jardin de notre grand-mère”, raconte Nicolas Antoine, “j’ai tout de suite été impressionné par son talent, sa fluidité et sa puissance”. Il y a quatre ans, son frère le rejoint donc dans la capitale anglaise. Julien Antoine se forme en un mois et devient tout de suite enseignant. “J’ai pu passé ma ceinture noire en un an seulement”, confie fièrement le jeune homme de 26 ans. C’est donc ensemble qu’ils vont lancer cette affaire familiale. “Les personnes qui veulent venir n’ont pas besoin forcément d’avoir une expérience en fitness ou dans les arts martiaux. On est ouvert à tout le monde, on s’adapte à tous les niveaux et il n’y a aucun jugement”.
L’objectif, confie Nicolas Antoine, c’est de transformer littéralement la vie des gens. “Non seulement en termes de souplesse, de force et de modélisation du corps mais aussi pour qu’ils se sentent plus confiants mentalement. Les cours, dispensés par niveaux (de débutant à confirmé) et mêlant le kick boxing, la boxe mais avec un contact léger, permettent vraiment de relâcher tout le stress. Pour les enfants (à partir de 4 ans) et les adolescents, on leur apprend la discipline, le respect des autres, l’estime de soi, l’humilité et l’intégrité. Des valeurs qu’ils peuvent ainsi retranscrire dans leur vie quotidienne, à la maison comme à l’école”. Dans le club, il y a plusieurs salles, permettant même l’accueil de cours particuliers à toute heure de la journée. Deux enseignants seront présents à plein temps, Nicolas et Julien Antoine, pour commencer mais une sensei femme devrait prochainement rejoindre l’équipe.
Ryu-Kai Martial Arts est le premier club d’une longue série, espère le Français. “J’ai de grandes ambitions de développement”, confirme-t-il, “d’ici deux ans, on aimerait ouvrir un second club peut-être du côté de South Kensington ou Marylebone”. Puis après la troisième ouverture, Nicolas Antoine aimerait exporter son concept à Paris, puis New York et pourquoi pas Dubaï.