“Je suis beaucoup, comme la plupart des Français installés au Royaume-Uni, l’actualité de notre pays auquel je reste attaché. Après ce que j’ai vu avec la mobilisation des gilets jaunes, je me suis dit que cela serait intéressant de prendre le pouls des autres expatriés et de partager autour de ce sujet”. Arnaud Darai, qui est arrivé sur le sol britannique en septembre dernier pour des raisons familiales, a donc décidé de monter un groupe de soutien du mouvement et de proposer des rendez-vous hebdomadaires aux Français de Londres afin de discuter du mouvement des gilets jaunes.
Vingt personnes se sont déjà inscrites au groupe créé sur le site Meetup et baptisé Mouvement gilets jaunes à Londres / yellow vests UK, Arnaud Darai espère en attirer d’autres. Une réunion avait été lancée samedi 8 décembre, lors du quatrième week-end de mobilisation en France, mais avait dû être annulée à la dernière minute faute de participants. C’est pourquoi, le Français relance l’invitation samedi 15, alors que les gilets jaunes viennent d’annoncer l’acte 5 de leur mouvement. Cette fois-ci, au-delà des revendications et des violences des semaines passées – violences qu’il condamne fermement et qui, dit-il, ont fait autant de mal à l’image de la France qu’à son économie -, l’idée sera aussi d’échanger sur les annonces faites par le président de la République, lors de son allocution du lundi 10 décembre.
Le Français, lui, n’a pas été convaincu. “Sur le coup, je me suis dit qu’il faisait de vrais efforts, mais avec un peu de recul, j’en ai conclu que ce n’était pas suffisant. En réalité, Emmanuel Macron n’a répondu que partiellement aux revendications et aux attentes de la population. Il n’a finalement apporté qu’une solution aux Smicards”. Arnaud Darai ne se revendique pas lui-même gilet jaune. “Je ne fais que soutenir le mouvement car il y a des choses qui ne vont pas en France. Je ne sais pas ce qu’est la vie en province, j’ai vécu en région parisienne. Je sais seulement qu’il est très difficile de vivre avec le salaire médian français, qui se situe à près de 1.500 euros”. Son soutien, il l’apporte car il souhaite, même s’il est aujourd’hui expatrié, que les choses bougent. “Il faut aussi une hausse générale des salaires pour aider les gens à remplir le frigo. Quand on n’arrive pas à se nourrir alors qu’on travaille, c’est qu’il y a un gros problème. Et cela crée de la révolte”.
En tant qu’ancien patron d’une entreprise dans l’informatique, les taxes, il en a connues. Pour lui, il faudrait arrêter de matraquer les TPE et PME et s’attaquer plutôt aux GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Pour autant, Arnaud Darai est d’accord sur un point avec le président Macron : “Je ne suis pas favorable au rétablissement de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune), on peut trouver d’autres possibilités pour taxer les plus riches en termes de fiscalité”, résume le Français, qui appelle donc les autres Français de Londres à venir débattre de tout cela samedi 15 décembre à 3pm au Wellington, un pub du côté de Lambeth dans le sud-est de la capitale.