Ses longues étendues vertes, vallonnées, ses baies flanquées de falaises, la convivialité de ses habitants…. Les merveilles de l’île d’Emeraude ont séduit sans peine Violaine Malié, Française de trente ans établie depuis plusieurs années en Irlande (Irlande du Nord et République d’Irlande). Conseillère voyages pour un tour opérateur, elle écrit à côté des livres sur la région et prépare d’ailleurs, en ce moment, un ouvrage entièrement consacré au Donegal, comté qui a tendance à être un peu oublié, au nord de l’île.
“Le Donegal, en République d’Irlande, j’y ai fait de très nombreux voyages. Je le connais presque comme ma poche, d’où l’envie d’en parler. C’est mon comté préféré d’Irlande, sourit la jeune femme. C’est un peu un concentré de l’île. On y trouve de tout : des falaises, des plages de rêve, des spots d’escalade, les eaux les plus claires d’Europe pour la plongée, des montagnes avec de nombreux sentiers de randonnée, des visites culturelles, une population ultra-gentille… Malheureusement, c’est un comté un peu ‘oublié’, les gens vont rarement dans le Donegal car c’est loin et qu’on en entend peu parler.”
Une injustice que la Française, établie depuis 2014 sur l’île d’Irlande (d’abord à Belfast, en Irlande du Nord puis à Sligo, au sud) a donc décidé de corriger en consacrant un livre, un guide – d’a priori 150, 160 pages – à cette jolie région. Un labeur de longue haleine qui occupe en ce moment une bonne partie de son temps (à côté, Violaine Malié travaille également pour le tour opérateur français Alainn Tours, spécialisé dans les voyages en Irlande, Ecosse et Pays de Galles).
Et ce d’autant que la jeune femme est seule sur ce projet, sans l’aide de maison d’édition. “Je conçois ce livre de A à Z et m’édite moi-même.” Ce qui demande une belle énergie et représente bien sûr beaucoup de travail. “Là, j’écris tous les textes, prends toutes les photos. En revanche, je laisse la mise à page à un graphiste car c’est un énorme travail et c’est aussi très important que le livre soit beau et bien présenté visuellement. Je travaille aussi avec une illustratrice locale.”
L’avantage, en revanche, de l’autoédition, c’est d’avoir une totale liberté sur ce que l’on souhaite publier. “Je fais un livre qui me ressemble complètement”, indique Violaine Malié. Dans le cas de l’ouvrage sur le Donegal, la jeune femme avait envie d’un guide “plus intime”, “qui montre vraiment le comté et ses splendeurs”. Travaillant à proposer incontournables, expériences et activités à réaliser sur place mais aussi infos historiques et insolites, portraits de locaux, la Française souhaite aussi promouvoir une forme de “slow tourism” où l’on prend le temps. “Mieux vaut découvrir un seul comté, mais bien le découvrir, plutôt que de survoler l’Irlande en une semaine”, sourit-elle.
La jeune femme n’en est pas à son premier coup d’essai. En 2018, elle avait consacré un ouvrage de près de 300 pages à la province de l’Irlande du Nord, où elle a vécu pendant cinq ans. Là encore, en autoédition. “Il s’est vendu à environ 500 exemplaires uniquement par le biais de mon blog. Alors j’en suis contente.” Violaine Malié avait par ailleurs participé à la rédaction d’un guide avec la maison d’édition Hachette.
L’Irlande, cette Française originaire de Champagne-Ardenne s’y est rendue pour la première fois lors de ses études, en 2011, à l’occasion d’une année de césure entre sa licence et son master. “Je voulais rentrer dans un parcours précis dans une université en Estonie où l’anglais était primordial. Il me fallait donc travailler mon anglais et obtenir un certificat de Cambridge (diplôme validant un certain niveau de langue, ndlr).” Elle passe donc quatre mois à Dublin dans une école de langues, puis neuf à Cork, au sud, à travailler dans une centrale d’appels.
Un séjour qui lui a beaucoup plu. A tel point que lorsqu’on lui propose un poste à Belfast en Irlande du Nord, en 2014, à sa sortie de master (un diplôme en tourisme), elle accepte sans hésiter. “J’avais adoré l’Irlande lors de ma première expérience et j’avais très envie d’y retourner”, sourit-elle. A son retour sur l’île d’Emeraude, Violaine Malié enchaîne les expériences : travail dans un “call center” pour une chaîne de réservation hôtelière puis dans une société d’e-commerce. Elle se lance ensuite à son compte dans le domaine du marketing digital et commence à produire du contenu à caractère touristique autour de l’Irlande pour différents sites web et supports papier.
“Lorsque je suis revenue en Irlande après mes études, je n’avais pas forcément prévu de rester aussi longtemps, avoue la jeune femme. Mais la vie a fait que… J’ai rencontré quelqu’un sur place, mon mari maintenant (qui a la double nationalité, allemande et portugaise) et nous avons maintenant un petit garçon, né à Belfast.” Le couple décide de partir quelques temps au Portugal avant de revenir sur l’île d’Emeraude mais côté République d’Irlande, cette fois. “Plusieurs raisons nous ont poussés à quitter l’Irlande du Nord, dont le Brexit, mais c’est une destination que nous aimons toujours beaucoup et y avons beaucoup d’amis”, sourit Violaine Malié.
Aujourd’hui installée à Sligo, à égale distance, à peu près (trois heures en voiture), de Dublin comme de Belfast, la Française a un nouveau travail, qu’elle exerce depuis un an, en tant que conseillère voyages chez Alainn Tours. En parallèle, elle continue donc son activité de freelance. Bien sûr, la situation actuelle autour du coronavirus n’aide pas. “Je suis à 50% du travail, environ, concernant l’ouvrage sur le Donegal. J’espère pouvoir le publier en début d’année prochaine mais c’est vrai que selon la situation sanitaire, les choses peuvent changer. Si le confinement est réinstallé, par exemple, je ne pourrai plus me rendre dans le comté en question or j’ai besoin de faire ces voyages pour terminer mon livre.” Elle envisage donc Pâques 2021 comme autre date de publication.
“Cela permettra quand même aux gens d’organiser leur voyage pour l’été. Et puis, se rassure-t-elle, l’ouvrage peut aussi être destiné aux gens qui ont simplement envie d’en apprendre plus sur le Donegal, même depuis chez eux, sans avoir forcément de projet de voyage derrière.”