Après une première édition en pleine campagne suédoise l’année passée, c’est au tour du vibrant Brixton d’accueillir l’exposition Bridge. “Bridge” comme un pont entre les cultures et les langues, projet porté par deux collectifs d’artistes, l’un londonien et l’autre suédois.
Cette collaboration entre ces deux groupes d’artistes, ArtCan et ÖSKG, vise à construire une passerelle entre les langues et les pratiques, avec une mise en œuvre très pragmatique. Chaque artiste est en effet associé à un artiste de l’autre collectif, avec pour objectif l’échange sur leur pratique artistique et leurs idées. Une contrainte créative qui pousse à s’inspirer l’un de l’autre.
Un travail collaboratif à distance
Matchée avec Ben du collectif suédois pour la seconde année, Diane Frost a ainsi mené avec son acolyte une réflexion sur la nature. « Nous avons beaucoup échangé, par écrit, Zoom ou vidéo. Nous nous tenions au courant de notre progression. Au fur et à mesure, nous nous sommes aperçu des correspondances entre nos œuvres », décrit la Française installée à Londres de longue date.
Alors que chez son comparse, ce dialogue « autour du pouvoir de la nature et notre place en son sein » débouche sur des représentations de cette nature comme force destructrice, les œuvres de Diane Frost parlent elles d’émerveillement. Xylographie, linogravure, mokulito (technique récente d’estampe sur bois à laquelle l’artiste s’essaie pour la première fois) ont donné le jour à des estampes dans lesquelles se répète « une figure féminine, au sein de la nature, dans une pose méditative ».
En parallèle, l’artiste a produit de petits monotypes qui seront enchâssés dans une « cascade de feuillages et de fleurs naturelles, qui tombera du plafond. Une installation qui va doucement se faner et changer de couleur, en écho avec le cycle de la nature et de la vie ».