“Écrire est une nécessité, j’ai besoin d’inventer constamment des histoires, je ne peux pas m’en empêcher”, raconte Hélène Clément. Longtemps, la Française aura rêvé de se voir publier et ce vœu s’est exaucé en septembre dernier quand son ouvrage “Le plus beau reste à venir” est paru chez Albin Michel.
Cette histoire, elle l’a écrite à Londres, où elle s’est installée il y a dix ans. La trentenaire était venue vivre dans la capitale anglaise “pour prendre l’air”, après avoir obtenu son concours de professeur des écoles. “Quand j’ai commencé à exercer comme institutrice, je me suis rendue compte que ce métier n’était pas fait pour moi”, confie-t-elle, “que je n’avais pas la vocation”. Elle prend donc son sac, traverse la Manche et envisage d’y rester six mois, qui finalement se transformeront en une décennie.
Hélène Clément travaille alors dans la restauration, monde qu’elle découvre au fil des ans et qui lui convient plutôt bien. “Les horaires me permettait de pouvoir continuer à écrire”. Car, insiste la Française, “l’écriture est ancrée en moi depuis mon plus jeune âge”. Elle rit quand elle évoque les souvenirs, où elle inventait des tas d’histoires à partir de détails de sa vie d’enfant. “Je rendais ma mère folle, quand à table, je commençais à prendre ma fourchette et mon couteau et que je leur faisais raconter des choses”. Ses grand-parents ont même retrouvé plusieurs années plus tard, des bouts de papier, où la jeune fille griffonnait tout ce qui lui passait par la tête. “Visiblement, je fantasmais sur l’existence d’un frère jumeau”, glousse l’auteure.
Arrivée à la fac, elle découvre les fan-fictions. Le but : réécrire des histoires à partir de personnages littéraires existants. “J’ai commencé avec Harry Potter, j’ai même tenté d’écrire le volume 6 avant sa parution, et c’était bien loin de ce que J.K. Rowling a écrit par la suite”, rit-elle. Hélène Clément arpente tous les forums et y partage ses textes. Les retours des autres internautes sont très bons. “On me réclamait tout le temps la suite de mes histoires”, se souvient la Française, “c’était vraiment un terrain d’entraînement passionnant, j’y ai découvert des styles et des tons divers et cela m’a permis de savoir le genre de narration qui me plaisait le plus”, qui s’avèrera inspiré davantage de la vie réelle que de la science-fiction.
Hélène Clément se lance alors dans la rédaction d’un livre, qui lui prendra au final quatre ans. Le pitch : quatre adolescents se rencontrent au lycée, chacun doit gérer des vies pas faciles avec des situations de famille compliquées. Ils sont réunis par un de leurs professeurs, qui leur offre un espace pour développer leur passion. Les jeunes se retrouvent onze ans plus tard, lors de l’enterrement de ce professeur. “J’ai décidé de raconter leurs deux histoires, celle des années lycée courant 1990 et celle de leur vie d’adulte. Le lecteur découvre ainsi comment le passé impacte le présent et surtout comment des petits gestes peuvent faire changer une vie”. L’idée est née après qu’Hélène Clément ait elle-même assisté à des funérailles. “En cinq minutes, j’avais le personnage principal, vingt minutes plus tard, les trois autres. Dans l’Eurostar du retour, j’ai écrit le prologue”.
Elle continue sur plusieurs mois et fait relire de manière régulière son texte par ses “lectrices test”, à savoir une de ses meilleures amies et sa soeur. Il aura fallu un an pour arriver au bout puis une autre année pour corriger et relire le livre. “Je me suis ensuite dit qu’il était temps de l’envoyer à des maisons d’édition”, car l’auteure a cru en son ouvrage dès la première page.
La chance lui sourit quand une des connaissances lui ouvre les portes d’Albin Michel. Son livre se retrouve en haut de la pile sur le bureau du directeur de la maison d’édition française. “Deux semaines plus tard, il m’appelait pour me dire qu’il voulait mon manuscrit”. En mai 2016, direction Paris pour signer le contrat. Quelques mois plus tard, après les relectures et corrections, le livre est enfin imprimé. “J’ai hurlé de joie”, se souvient Hélène Clément. L’ouvrage fait partie des 750 livres parus lors de la dernière rentrée littéraire en septembre 2017.
La publicité autour de son ouvrage n’est pas passé inaperçue et Noémie Jean Clarke, à la tête d’une école de français et d’anglais à Londres “Eclectic Minds”, sollicite alors l’auteure pour venir parler de son livre à ses élèves, mais aussi à tous ceux qui seraient intéressés à rencontrer l’auteure. Le rendez-vous aura lieu mardi 24 avril, au pub “Volunteer”, à Baker Street. “C’est important d’échanger avec les gens sur leur perception de l’histoire que j’ai écrites”, confesse Hélène Clément. La Française est actuellement en pleine réflexion de son second ouvrage, car comme elle le répète, “l’écriture, je ne peux pas m’en passer”.