Elle disait vouloir, avec le lancement de son entreprise Kaleido en 2018, “révolutionner la salade” en proposant une alimentation saine et appétissante. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Laura Mimoun a réussi. A la tête aujourd’hui de trois magasins, dont le dernier qu’elle a ouvert en juillet à Canary Wharf, la Française poursuivra le développement de Kaleido avec l’ouverture deux autres shops dans la capitale anglaise d’ici la fin de l’année 2021.
Les “salads rolls” (enveloppées dans feuille de riz) de Laura Mimoun connaissent en effet un véritable franc succès. Après un premier pop up en mai 2019 à Selfridges – désigné comme le plus “successful” jamais installé au sein du hall alimentaire -, Kaleido est rapidement devenu un corner permanent au rez-de-chaussée de ce grand magasin de luxe londonien. Fort de ce premier coup d’essai, la Française a ensuite ouvert un deuxième magasin quelques mois plus tard sur Kingsly Street, en plein cœur du West End. “On s’est installé dans l’emplacement d’un ancien ascenseur”, commente la jeune femme de 34 ans, “là aussi, on a commencé avec un pop up puis on y est resté”.
Après une levée de fonds réalisée début 2020, Laura Mimoun envisage rapidement l’ouverture d’une troisième boutique pour Kaleido. Ce sera Canary Wharf, au sein du centre commercial, qui brasse à la fois une population locale mais aussi celle des employés du quartier des affaires. Mais la pandémie s’invite dans le projet, qui doit être repoussé. L’entrepreneure s’arme alors de patience. “Cette année et demie nous a finalement permis de prendre du recul, ce qui est rare pour les entrepreneurs”, confie Laura Mimoun, qui a été depuis rejointe dans l’aventure par son mari, Denis Dahan, qui travaillait jusque-là dans le monde de la banque.
Ce temps, ils l’ont mis à profit pour mieux penser le développement de Kaleido, de revoir les recettes proposées, d’améliorer et retravailler la marque. “C’était important de redire ce qu’était l’ADN de Kaleido, de réaffirmer nos valeurs”, explique la jeune femme, qui ajoute que cette période a aussi un autre impact positif dans sa vie personnelle : l’arrivée de son premier enfant.
C’est donc finalement le 21 juillet dernier que le troisième shop de Kaleido a vu le jour. Installé au sous-sol du centre commercial, le corner connaît déjà un beau succès. Le retour au bureau a bien évidemment joué un rôle déterminant. Mais la raison du succès de ces “sandwiches salades” ne tient pas seulement à ses emplacements. “Je pense qu’on répond à une tendance du marché. Les gens se concentrent en effet sur des choix alimentaires plus intelligents et veulent consommer des produits sains”, pense Laura Mimoun.
La fondatrice de Kaleido met d’ailleurs un point d’honneur, depuis la création de l’entreprise, à ce que les produits utilisés dans ses “salad rolls” soient sains : pas de sucres ajoutés dans les sauces, les œufs proviennent de poules élevées en plein air… “On est aussi gluten free et vegan friendly”, complète la Française. Pour elle, le fait que les consommateurs puissent aussi avoir en main un sandwich en toute transparence (grâce à la feuille de riz) leur permet d’avoir davantage confiance sur ce qu’ils mangent. “En fait, on ne leur cache rien”, résume la jeune femme. Autre explication : ces “salad rolls”, qui contiennent entre 75 et 200 calories, peuvent se manger partout “sans s’en mettre partout”, un élément qui plaît aux clients.
Evidemment les recettes proposées jouent aussi un rôle dans le succès de Kaleido. Elles sont créées et testées à la maison par Laura Mimoun et son époux. C’est d’ailleurs comme cela depuis le début de l’aventure. “Les premiers jours, je faisais des recettes toute la journée, Denis rentrait le soir du bureau, il les goûtait, il les critiquait et ensuite on recommençait jusqu’à ce qu’on arrive à 5 recettes qui nous paraissaient vendables”, nous expliquait-elle déjà en mai 2019 au moment de l’ouverture de son pop up à Selfridges. Aujourd’hui, Kaleido propose 10 recettes différentes : fêta, aubergine, falafel, sweet potato, peanut, poulet, saumon, jambon… Bref, il y a une grande variété de choix.
Les premières semaines d’ouverture à Canary Wharf ont confirmé le succès de Kaleido à Londres. Avec la fin des vacances et le retour au bureau, les affaires risquent bien de décoller davantage. Un quatrième magasin va par ailleurs bientôt ouvrir dans la City, alors que les travailleurs de ce quartier, longtemps sinistré à cause de la pandémie, reprennent eux aussi doucement le chemin du travail in situ. Un cinquième magasin devrait également ouvrir ses portes avant la fin de cette année, mais pour l’heure, la Française préfère taire le lieu. “C’est en cours de finalisation”, justifie-t-elle, promettant tout de même que l’emplacement sera “exceptionnel”.
De quoi donner envie à la Française de voir encore plus loin. Elle est convaincue qu’un jour Kaleido, qui compte aujourd’hui une quinzaine de salariés (tous maintenus pendant la crise sanitaire), pourrait devenir une chaîne dans plusieurs villes du monde, comme Paris, Berlin ou encore aux Etats-Unis.