« C’est assez émouvant de constater tout ce qui a été accompli depuis nos débuts », confie Richard Mowe, co-fondateur du French Film Festival au Royaume-Uni. Organisé pour la première fois en 1992, l’événement célèbre cette année ses 30 ans. Fervent partisan de l’industrie française du cinéma, le festival a gagné en popularité au fil du temps, lui permettant de recevoir des grands noms du milieu, tels que Josiane Balasko ou encore Gérard Jugnot.
L’édition 2022 aura lieu dans plus de 40 cinémas à travers le pays, du mercredi 2 novembre au jeudi 15 décembre. En tête d’affiche : Maigret – incarné par Gérard Depardieu – de Patrice Leconte, qui sera d’ailleurs présent à Edimbourg pour présenter son film.
L’amour que Richard Mowe porte à l’univers cinématographique semble avoir toujours existé. Ce sont les œuvres de Jacques Tati qu’il allait voir durant sa jeunesse qui sans doute piquèrent son intérêt. A la fin de ses études, c’est tout naturellement que le Britannique se dirige vers une carrière de critique de film, au service de publications nationales. Dans le cadre de son métier, il a l’occasion d’assister à plusieurs festivals de cinéma, avec son collègue Allan Hunter.
La paire se rend rapidement compte de l’absence de productions d’outre-Manche lors de ces événements. « Nous nous sommes aperçus que les films français, bien qu’appartenant à une industrie très riche, n’étaient pas distribués au Royaume-Uni », témoigne Richard Mowe. C’est ainsi qu’émerge l’idée de créer un festival dédié au cinéma français, afin de « combler les lacunes » relevées par les deux journalistes.
A l’époque, Richard Mowe et Allan Hunter sont basés à Edimbourg et le Royaume-Uni préside le Conseil de l’Union Européenne. Prend ainsi place dans la capitale écossaise le Sommet Européen de 1992. Parmi les différents points à l’ordre du jour : l’importance du rayonnement culturel. Afin d’aider à la création de projets européens, un fond culturel est mis en place, duquel les deux Britanniques bénéficient. Reconnaissant d’avoir eu cette opportunité, Richard Mowe assure que « c’est ce qui nous a permis de lancer le festival ».
La première édition a lieu la même année, à Edimbourg et Glasgow. Depuis, le festival a su s’imposer en tant qu’institution et étendre ses antennes de diffusion. Les projections se font désormais dans plusieurs villes d’Ecosse, d’Angleterre, d’Irlande et du Pays de Galle.
Expandre le festival au niveau national était une priorité pour le co-fondateur. « Il est important de partager les choses avec les gens, cela fait partie de notre philosophie », confie-t-il, d’autant plus que le cinéma français « attire différentes audiences à travers le Royaume-Uni, et pas seulement les francophones, il s’agit d’une communauté bien plus large ».
Plusieurs facteurs rentrent en compte dans le choix de la programmation du French Film Festival. L’objectif principal est d’en assurer sa diversité. Sont ainsi sélectionnés des courts et longs métrages récents ou « classiques », des documentaires ou encore des films d’animation, de réalisateurs confirmés comme débutants. La plupart de ces productions sont par ailleurs diffusées pour la première fois au Royaume-Uni.
Cette année, les réalisatrices sont à l’honneur. Pour Richard Mowe, il est essentiel de « célébrer la diversité du cinéma français », et de « reconnaitre et mettre en avant le travail de ces femmes ». Plusieurs de ces réalisatrices seront présentes pour interagir avec le public, dont notamment Blandine Lenoir, pour Annie Colère (2022), et Charlotte Gainsbourg, pour Jane by Charlotte (2021).
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