Jeudi 7 mars, la ministre française des Affaires européennes était à Londres à quelques jours d’une semaine cruciale sur le Brexit. Elle a martelé que l’accord conclu en novembre dernier entre l’UE et le Royaume-Uni n’était pas re-négociable et a expliqué que les droits des citoyens européens ne seraient pas extraits du texte global, comme l’avait proposé dans un amendement un député britannique, soutenu à l’unanimité par le Parlement.
Le déplacement de Nathalie Loiseau s’inscrivait d’abord dans le cadre du premier sommet des maires français et britanniques qui s’est déroulé à Londres jeudi 7 mars. La ministre co-organisait cet événement avec James Brokenshire, secrétaire d’État britannique au Logement, aux Collectivités et aux Collectivités locales. “Ce sommet avait été décidé lors de celui de Sandhurst l’an dernier, entre Emmanuel Macron et Theresa May”, a rappelé Nathalie Loiseau, “et avait pour but de mettre en valeur les partenariats entres les collectivités des deux pays”. A l’heure actuelle, il en existe 1.100 comme les jumelages, “l’un des exemples les plus brillants des relations entre nos peuples”. Lors de ce sommet, il a été décidé de créer une plate-forme “pour approfondir les partenariats existants et pour développer de nouvelles opportunités pratiques et percutantes. Ce sont des partenariats pour le monde moderne et se présentent sous différentes formes et tailles – d’une durée allant de 6 semaines à 60 ans. L’objectif est d’apprendre et de grandir ensemble, tout en reconnaissant que nombre des problèmes auxquels nos dirigeants régionaux sont confrontés sont les mêmes”, a expliqué de son côté le secrétaire d’Etat britannique.
La deuxième partie de la venue de la ministre des Affaires européennes s’est concentrée sur la rencontre d’une part avec le ministre du Brexit et d’autre part avec des représentants de la communauté française de Londres, qu’elle a salué à la Résidence de France aux côtés de l’Ambassadeur Jean-Pierre Jouyet. “L’accord conclu entre l’Union européenne et le Royaume-Uni est le meilleur et le seul possible”, a répété Nathalie Loiseau, “il n’est en aucun cas question de le re-négocier, mais s’il y a besoin de clarifications notamment sur le caractère temporaire du backstop entre les deux Irlandes, cela sera possible”.
Pour elle, le Royaume-Uni a son destin en main. Son seul intérêt, a-t-elle dit, était celui des entreprises et des citoyens français. Mais pour ces derniers, comme pour plus largement les ressortissants européens en général, Nathalie Loiseau a douché leur espoir, enfin de celles et ceux qui auraient souhaité voir la question de leurs futurs droits extraits de l’accord global, comme l’avait proposé Alberto Costa lors du dernier vote au Parlement. “Dans l’accord de retrait, les droits des citoyens européens, la facture totale de la sortie ainsi que le traitement des frontières ont été négociés dans un seul paquet. Alors pourquoi défaire ce que l’on a réussi à faire ?”. Un “non” clair et net.
Quant à l’hypothèse d’un report du Brexit, la Française a été là aussi catégorique et reste sur la même ligne que le président Emmanuel Macron. “Pourquoi faire? Dans tous les cas, il faudrait que ce report soit de courte durée avec un objectif précis, et cela avec le soutien de la majorité des députés britanniques et l’accord des 27”, a tranché la ministre, qui a prévenu : “L’Union européenne n’est et ne sera en aucun cas responsable d’une sortie sans accord”.