Il a beau avoir décroché le Graal, il n’en garde pas moins les pieds sur terre. L’attaquant de l’Equipe de France et du club londonien de Chelsea Olivier Giroud continue à être le même. “C’est sûr que cela restera l’un des plus beaux jours de ma vie avec ceux de la naissance de mes enfants. Je n’oublierai jamais l’émotion que l’on a vécu avec mes co-équipiers, on est tellement fiers”, confie le Français avant d’ajouter un brin rieur, “la coupe est dans mon salon, et à chaque fois que je la vois, cela me rappelle tous ces bons moments, comme le passage sur les Champs-Elysées avec au-dessus de nos têtes la patrouille de France. Mais de là à y penser tous les jours, peut-être pas”.
Ce qu’il n’oublie pas en revanche, même en étant sur le toit du monde, c’est de donner aux autres. Il participera d’ailleurs dimanche 19 mai à un gala de charité à l’église St Barnabas de Kensington, où il mettra en vente certains de ses plus beaux maillots de match, dont celui du centenaire de la Fédération Française de Football, au profit de l’église d’Afrique du Nord et des migrants. Ce n’est pas un hasard s’il a choisi cette église, puisque c’est dorénavant la sienne. Il a connu le lieu de culte par le biais de son aumônier sportif, Joël Thibault, qui lui a présenté le pasteur français de St Barnabas, le révérend Jean-Luc Sergent. “Je partage beaucoup de moments avec lui depuis que l’on s’est connus”, confesse Olivier Giroud.
Ensemble, ils se retrouvent régulièrement pour lire les Evangiles. Car le champion du monde français est un fervent croyant et n’a pas honte de le dire. “Pourquoi je m’en cacherais ?”, lance-t-il, même s’il pourrait comprendre que certains autres sportifs puissent réagir autrement vis-à-vis de leur foi. Il a baigné dans le christianisme évangélique depuis petit, après y avoir été initié par sa mère. “Je prie quotidiennement, je lis les psaumes de Jésus, qui sont pour moi une vraie bouffée d’oxygène”, confie Olivier Giroud. Si on lui pose des questions sur sa foi, il répond. “Dès que je peux parler et sensibiliser les gens qui me questionnent, cela me fait plaisir, mais le plus important demeure pour moi d’avoir cette croyance au fond de moi, de cultiver ce en quoi je crois, car cela m’aide dans ma vie de tous les jours, j’en ai vraiment besoin”.
Sa foi l’aide par exemple à relativiser “énormément de choses”. “Quand je vois le parcours difficile qu’a vécu Jésus, cela me ramène à une certaine humilité et en même temps cela me procure un mental fort pour me permettre de passer outre les moments les plus compliqués”, avoue Olivier Giroud. Une philosophie qu’il applique donc tant sur le plan personnel que sportif. En plus de l’humilité, sa foi le guide aussi à rendre ce que la vie lui a donné. C’est pourquoi il a dit oui tout de suite pour le gala de charité de St Barnabas. Mais ce n’est pas la première fois que le footballeur s’investit dans des œuvres caritatives puisqu’il parraine des associations dont le Monaco Collectif Humanitaire qui permet à des enfants notamment africains atteints de pathologies cardiaques d’être opérés et suivis dans des centres hospitaliers monégasques. Tout est pris en charge, du voyage à la remise sur pieds. “Je suis papa et donc tout ce qui touche aux enfants me touche”.
Pour lui, c’est son devoir de montrer l’exemple aux plus jeunes. “C’est important de tendre la main aux autres, et puis c’est quelque chose qui est en moi, que j’ai toujours aimé faire”, assure le Français, “les gens qui me connaissent bien disent souvent que je suis quelqu’un de généreux. De toute façon, je trouve cela normal de soutenir les gens qui en ont besoin”. Sans le crier sur les toits, sans rechercher la gloire, ni les fleurs, ni les compliments, ajoute-t-il. “J’ai la chance d’être en bonne santé, d’avoir une famille en bonne santé et j’en suis tellement reconnaissant à Jésus Christ. Je dois partager ce que j’ai, je sens que j’ai cette mission. Il y en a un là-haut qui doit être fier de moi, et ma famille aussi, et c’est là le plus beau des cadeaux”.
C’est donc avec un certain enthousiasme qu’Olivier Giroud sera à l’église St Barnabas Kensington dimanche 19 mai pour ce gala de charité. Il espère que les Français de Londres répondront présent. Cela aussi lui tient à cœur. Bien qu’il n’ait pas encore eu l’occasion de voir sur des vidéos la ferveur que ses compatriotes de la capitale anglaise ont exprimé dimanche 15 juillet à l’issue de la finale de la Coupe du monde, il sait qu’il a pu compter sur leur soutien pendant toute la compétition. “Cela fait toujours plaisir de savoir que les Français de l’étranger sont autant solidaires de l’équipe. Les émotions ce jour-là étaient fortes, il n’y a que le foot qui peut en procurer de ce genre en rassemblant autant de personnes. C’est un vecteur social extraordinaire”.
La France lui manque parfois par ailleurs. “Ce sont en particulier ma famille et mes proches qui me manquent”, lâche Olivier Giroud, qui ajoute en riant, “mais aussi le soleil de Rhône-Alpes, les boulangeries et surtout le bon pain !”. Mais il aime aussi sa vie à Londres, cette ville où, dit-il, il se sent libre, où il est possible de goûter à des cuisines du monde entier et où la diversité est un des plus grands atouts. “On se sent bien ici”, conclut-il.