Vous avez dû en entendre parler. Les Français souhaitant obtenir la « UK citizenship » doivent, souvent, passer deux tests : l’un pour justifier de leur niveau d’anglais, l’autre pour s’assurer de leur connaissance générale de la société britannique.
Dans le cas des personnes ne disposant pas d’un « settled status » mais ayant, par exemple, passé cinq ans au Royaume-Uni sous un visa « skilled worker », le test d’anglais, qui avait déjà été validé à leur arrivée, peut éventuellement être réutilisé pour l’obtention du statut « indefinite leave to remain (ILR) » – sous couvert que l’organisme délivrant les tests soit toujours approuvé, précise Nilmini Roelens, avocate spécialisée en immigration – et finalement pour la nationalité… Quant au Life in the UK, c’est lors de leur demande pour l’ILR que les personnes passent ce test et n’ont pas besoin de le passer à nouveau pour la « citizenship ».
Facilité : l’idée, lorsque vous déposez une demande de nationalité, est de pouvoir attester d’au moins un niveau B1 en speaking et listening, par rapport au cadre européen commun de référence pour les langues, CECRL. Ce qui correspond, en théorie, à un niveau d’anglais de fin de collège en France…
En quoi il consiste : les candidats peuvent notamment passer un test (*) de niveau B1 auprès d’un organisme agréé. Le format dépend de l’organisme choisi.
Les centres Trinity College London invitent à une discussion de 10 minutes avec un examinateur, avec une partie sur une thématique choisie et préparée en amont par le candidat et une partie où l’examinateur pose librement quelques questions, assez simples. « On m’a demandé quel était mon moyen de transport préféré et comment on fêtait les anniversaires chez moi », se souvient Juliette (**).
Chez LanguageCert, la discussion dure aussi 10-13 minutes. Vous serez invité à répondre à des questions de la vie courante, à vous mettre en situation (par exemple, vous jouez un touriste et demandez votre chemin)… Les tests IELTS durent eux une vingtaine de minutes. Vous devrez échanger avec un autre candidat et répondre à des questions à partir d’un extrait sonore.
Chez Pearson, on vous demande de répéter une phrase, de décrire une image, reformuler une histoire…
Démarches : il faut donc vous adresser à un organisme certifié. Mais sachez qu’il est facile, à Londres en tout cas, de trouver des centres et des créneaux pour passer votre examen. Lequel est malheureusement payant et s’élève généralement à £150… En revanche, il est valable 2 ans.
Aide : Des ressources pour se préparer sont naturellement proposées par les organismes chargés de faire passer les tests.
Facilité : pour le Life in the UK, vous n’aurez guère le choix. « Il faut bachoter », insiste Lucie, qui a néanmoins réussi l’exercice du premier coup (à l’instar de tous ses amis français). Mais oui, c’est un test qu’il faut travailler.
Côté statistiques, sur les 149,976 examens de ce genre qui ont été passés, de janvier à septembre 2022 dans le pays, 103,102 ont été réussis. Soit un pourcentage de 69 % (ce taux de passage varie toutefois selon les années et tourne autour de 70 %-80 % depuis 2017).
En quoi il consiste : il s’agit de répondre à un questionnaire à choix multiples (QCM). A chaque question, plusieurs réponses possibles… Et il y en a 24, au total. Le but est d’avoir au moins 75 % de bonnes réponses, ce qui correspond à un score de 18 sur 24.
Pour le contenu, c’est un test de culture générale sur « les aspects importants de la vie au Royaume-Uni » : l’histoire, les institutions, les valeurs, les grandes caractéristiques sociétales, la culture du pays… Et les questions peuvent être pointues. « Cela peut être une question sur le mouvement des suffragettes, indique Lucie. Ou bien sur le premier athlète à avoir couru la distance d’1 mile – 1,6 km – en moins de 4 minutes ». Toute cette matière est regroupée dans un livret, l’Official Guide for New Residents, (£12,99), édité par le Home Office.
Démarches : il existe plus de 30 centres au Royaume-Uni, faisant passer ces tests. Il faut s’enregistrer à l’examen au moins 3 jours à l’avance et celui-ci coûte £50. Ce test-ci n’a en principe pas de date d’expiration.
Aide : Il est possible d’avoir accès à des exercices pratiques et autres ressources (payants…mais il existe aussi des sites – non officiels, toutefois – permettant de s’entraîner gratuitement).
De son côté, Lucie insiste sur le fait qu’il ne faut pas se contenter des « practice tests » mais aussi bien lire l’Official Guide (source de l’intégralité des questions). Pour le délai de préparation, certains recommandent de s’y prendre un ou deux mois à l’avance, variable selon le degré d’anglais et de connaissances générales du candidat au départ…
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(*) Si vous disposez d’un diplôme passé en langue anglaise, vous n’aurez a priori pas besoin de vous plier à cette obligation.
(**) Le nom de la personne n’a pas été précisé.
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